Pas juste une affaire de bonne chaise

Ajuster ses outils de travail est important, mais l’ergothérapeute Carl Brouillette souligne l’importance des micropauses. Il recommande d’éviter de passer trop de temps au même endroit.

L’ergonomie, ce n’est pas juste la posture et une bonne chaise de bureau. «C’est aussi le cognitif», souligne l’ergothérapeute Carl Brouillette.


«On pense à se procurer une bonne chaise, un bon bureau, mais on pense moins à l’horaire et aux tâches, dit-il. La réalité de chaque personne, le contexte dans lequel elle vit et travaille, comptent énormément dans la bonne santé globale.»

M. Brouillette a plusieurs fonctionnaires fédéraux parmi sa clientèle. La très grande majorité d’entre eux se rendaient quotidiennement dans les complexes de la fonction publique, à Ottawa comme à Gatineau, avant la pandémie. «Puis tout d’un coup, on travaille à la maison. Il y a malgré tout une routine à établir. Pour ceux qui n’ont pas tout le matériel de bureau, comme une chaise et un bureau adapté, il faut privilégier les pauses courtes.»

L’ergothérapeute plaide pour des «micropauses» bien avant les pauses prolongées passées après de trop longues heures de travail consécutives au même endroit.

L’ergothérapeute Carl Brouillette

Selon le président de Télétravail Québec, José Lemay-Leclerc, la pandémie et le confinement ont fait passer la proportion télétravailleurs à «presque 40%». Les employés et les employeurs devront s’habituer à cette nouvelle tendance, même si la proportion pourrait diminuer, une fois les confinements terminés. «La discipline est différente par rapport au travail dans un bureau classique. Mais quand c’est bien fait, il n’y a que du bon.»

L’ergonomie est aussi une affaire «mécanique». Il apparaît cliché de le répéter, mais des étirements réguliers – en maintenant la pause 15 secondes – peut faire toute la différence, selon le site de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Il faut éviter de s’étirer jusqu’à la douleur et être conscient que le dos, les articulations, et l’esprit ont besoin de faire autre chose que du travail de bureau.

La CNESST propose par ailleurs la règle du «20-20-20» pour réduire la fatigue visuelle. Il s’agit de regarder à une distance de 20 pieds toutes les 20 minutes pendant 20 secondes.

Rôle des superviseurs

M. Lemay-Leclerc voit dans cette tendance du télétravail un nouveau rôle pour les superviseurs et gestionnaires.

«La discipline est très différente, dit-il. Le gestionnaire et le superviseur ont moins de surveillance, mais plus d’encadrement à faire. Il faut que le superviseur sache être rassembleur malgré les distances. Cela fait aussi partie du bien-être au travail. Avant, ça se passait à la machine à café. Les façons de rendre le travail plus agréable sont en train de changer. Les grandes entreprises sont entrées plus rapidement dans ce mouvement. Ces derniers mois, les petites et moyennes entreprises ont compris que c’était faisable.»

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BIEN S'ASSEOIR EN 11 ÉTAPES

  1. S’installer devant la chaise. Régler la hauteur du banc au-dessous des genoux.
  2. S’asseoir sur la chaise et garder les pieds à plat sur le plancher.
  3. Vérifier qu’il y a 5 cm entre la partie avant du siège et la partie inférieure des jambes (mollets).
  4. Régler l’inclinaison avant et arrière du dossier, ainsi que sa hauteur, de façon à ce que le dossier supporte confortablement le creux du dos.
  5. S’asseoir droit, les bras de chaque côté du corps. Plier les bras à angle droit (90°) et régler les appuis-bras jusqu’à ce qu’ils touchent à peine la partie inférieure des coudes.
  6. Retirer les appuis-bras de la chaise si on ne peut pas effectuer ce réglage, ou si les appuis-bras, à leur niveau le plus bas, forcent les coudes à remonter, même légèrement.
  7. Incliner le siège vers l’avant ou l’arrière, selon ses préférences.
  8. Une fois la chaise bien réglée, vérifier s’il est possible de s’asseoir confortablement et croiser ses jambes sous le bureau. Dans le cas contraire, le bureau est trop bas.
  9. Si l’on peut s’asseoir confortablement, mais qu’il est nécessaire de lever les bras pour les poser sur la surface du bureau: le poste de travail est trop haut. Régler la hauteur de la chaise de façon à ce que les coudes soient environ à la même hauteur que la surface du bureau
  10. Utiliser un appui-pieds si les pieds ne reposent pas à plat sur le plancher
  11. L’appui-pieds doit être réglable et assez large pour supporter les deux pieds. Tenir les pieds à plat et fermement sur l’appui-pieds

Source: Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail