Parmi ces projets figurent The Darkest Dark, de Young People Theatre, inspiré du livre jeunesse signé par l’astronaute canadien Chris Hadfield; Split Tooth, pièce que Tanya Tagaq tirera de son roman éponyme, lequel «offre une vision radicale du futurisme arctique», évoque le CNA; une adaptation théâtrale de Forgiveness, l’autobiographie primée de Mark Sakamoto; ou encore In My Body du chorégraphe Crazy Smooth, «qui puise dans ses sentiments de vulnérabilité comme danseur de rue vieillissant».
Trois projets francophones – créés par trois compagnie montréalaises – seront appuyés par le FNC. Il s’agit de Frontière Nord, un texte de Suzanne Lebeau monté par Le Carrousel; Jusqu’à ce qu’on meure, de Transthéâtre, mis en scène par Brigitte Poupart; et Dans le nuage, du théâtre La Messe Basse, écrit et mis en scène par Maxime Carbonneau et Laurence Dauphinais.
Le CNA s’est dit vendredi 22 janvier « fier de s’associer à ce groupe remarquable d’artistes canadiens et de compagnies canadiennes, dont l’ampleur de l’œuvre est inspirante».
Ces 13 derniers projets se partageront ainsi tout près de deux millions $ (1,94 M$) «provenant entièrement de dons privés». Le Fonds national de création, lancé en novembre 2017, en est à sa troisième année d’existence; il est entièrement financé par des dons à la Campagne d’appui à la création du CNA, rappelle le diffuseur national.
Le CNA voit le FNC comme un «catalyseur» permettant aux artistes scéniques canadiens «de faire passer leurs projets à un autre niveau». Le Fonds permet d’accorder aux créateurs «le temps et les ressources additionnelles» nécessaires afin de «réussir sur la scène nationale et internationale».
L’avenir de nombre d’artistes et d’organismes artistiques est obscurci par «les bouleversements entraînés par la COVID-19», observe la productrice générale du Fonds, Heather Moore. Elle estime que «le Fonds a joué un rôle essentiel» en les appuyant « en cette période difficile. »
Le CNA a mis sur pied le FNC «pour combler le ‘déficit de création’ – le manque de temps et de ressources dont les artistes de scène et les organismes artistiques canadiens ont besoin pour créer des œuvres passionnantes, ambitieuses et pleinement abouties. »
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Plusieurs des projets sélectionnés cette année « invitent à voir le monde différemment, en abordant des enjeux de racisme, d’inclusion et de compassion», souligne l’institution.
Ainsi, Backstage at Carnegie Hall explorera en musique «des générations de traumatismes liés à la race et la classe sociale»; Sky Dancers, qui traite du «désastre du pont de Québec» de 1907 (au cours duquel 33 ouvriers mohawks trouvèrent la mort) et de son impact sur la communauté de Kahnawake; d’autres pièces s’intéresseront aux populations migrantes ou à l’homophobie, laisse entendre le CNA.
Pour cette initiative, le diffuseur se dit fier de s’être associé à d’autres «partenaires de développement créatif», dont le Conseil des arts du Canada, le Centre des arts Banff et le Centre de Création O Vertigo.
On peut consulter sur le site du CNA la liste des 13 projets retenus, ainsi que les détails entourant ces créations.
En plus des 13 projets dévoilés vendredi, le Fonds a également investi dans 35 autres projets sur un horizon de trois ans, pour un investissement total s’élevant à «7,4 $ millions dans 48 projets», rappelle encore le CNA.
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Artistes comblés
Le CNA a aussi partagé, vendredi, les réactions très positives des artistes lauréats du Fonds.
« Créer mon projet le plus ambitieux en pleine pandémie mondiale a été une expérience difficile, mais tellement valorisante. Mon équipe artistique de rêve et moi avons dû faire preuve d’innovation dans notre processus créatif afin de réaliser ma vision pour In My Body tout en respectant les lignes directrices de la santé publique, y compris l’isolement», a par exemple commenté le chorégraphe Crazy Smooth. Pour cette nouvelle production, l'artiste explorera le «sentiment de vulnérabilité» lié à son statut de «danseur de rue vieillissant».
«Grâce à ces ressources, j’ai pu travailler avec des créateurs pluridisciplinaires exceptionnels et combiner des éléments de production et des éléments techniques pour ajouter une complexité et une profondeur à l’œuvre que je n’aurais pu atteindre seul. Ce fut une expérience étonnamment enrichissante pour nous tous en cette période si sombre», poursuit Crazy Smooth.
« Le soutien du FNC est essentiel à notre processus», convient Hazel Venzon, metteure en scène de Everything Has Disappeared. Sa pièce cherche à intégrer divers éléments, dont des illustrations à 360° et du mentalisme. «Généralement, le financement limité alloué à la conception et à plusieurs disciplines limite le processus de création, et du fait même le résultat final. L’appui du Fonds nous donne le temps de travailler plusieurs éléments simultanément, comme ils sont tous également intégraux et indispensables au processus créatif. Nous en sommes très reconnaissants», poursuit-elle.
« Je crois que 2021 sera l’année des nouveaux départs et des nouveaux chapitres, et je suis comblé que Forgiveness fasse partie de cette période d’éveil», s’est pour sa part réjouie Stafford Arima.
Renseignements: CNA