M. Scott fit ses premiers pas dans le monde de la musique à titre de compositeur et cofondateur du studio Tempo, à Montréal.
À l’intérieur des murs insonorisés du studio montréalais, la majorité des grandes vedettes des années 70 et 80 y ont enregistré leurs plus grands succès.
Des artistes comme Ginette Reno, Diane Dufresne, René Simard, Céline Dion ainsi que les groupes Beau Dommage, Harmonium, April Wine et Mahogany Rush, pour ne nommer que ceux-là, ont pris place derrière les micros de Tempo.
M. Scott et ses deux partenaires, François Cousineau et Yves Lapierre, ont ouvert le studio Tempo en 1970 pour ensuite déménager sur la rue McGill College, au centre-ville de Montréal en 1972. Le studio était alors équipé de trois magnétoscopes : un quatre pistes, un huit pistes et un 16 pistes. Au début de l’année suivante, le studio Tempo s’est équipé d’une console de 24 pistes, ce qui a rapidement fait augmenter les nombres de contrats.
Ce nouveau studio comptait sur une acoustique bien pensée et un équipement qui a fait ses preuves ailleurs dans le monde. Selon certaines critiques de l’époque, ce qui était perdu en originalité y était gagné en fiabilité et en flexibilité. Le studio a été conçu par Tom Healy selon les plans du studio de Record Plant à New York. Le studio fermera ses portes une trentaine d’années après son ouverture.
En studio — et aussi sur scène —, Bernard Scott a oeuvré comme arrangeur, chanteur et chef de choeur. Il a dirigé les choeurs de plusieurs artistes dont René Simard, Ginette Reno et Les Jérolas. Il a également occupé le même poste dans plusieurs émissions de télé des années 70 comme Allo BouBou et Les Coqueluches en plus de faire les arrangements et les adaptations françaises de publicités et de thèmes d’émissions.
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Toute son œuvre s’est faite dans l’ombre. Il ne cherchait jamais les projecteurs et il travaillait dans ce domaine pour une raison : l’amour de la musique.
La publicité
Bernard Scott, originaire de Montréal, était un homme de peu de mots. Mais ses mots sont restés gravés dans la mémoire de milliers de Québécois qui ont fredonné — sans trop le savoir — les paroles et les ritournelles de ses créations puisque le compositeur a fait sa marque dans le monde publicitaire avec des jingles qui ont fait époque dans la Belle province.
Plusieurs se rappelleront les campagnes publicitaires des bières O’Keefe (Ben voyons donc!) et Laurentides (Lève ton verre!). Il y a également eu celles de la Mini-Loto, de Dunkin Donuts, de Mike’s, de McDonald et d’innombrables autres entreprises dont les produits ont été décrits en chanson par le talent de Bernard Scott.
« J’étais très à l’aise dans les 30 secondes, dira-t-il lors d’une entrevue à la radio de Radio-Canada il y a quelques années. Pour moi, une minute c’était déjà trop long alors… »
Pour son fils Jean-Denis Scott, que l’on peut entendre à la Première chaîne de Radio-Canada les vendredis et samedis, Bernard Scott était un grand créateur et un homme au sens de l’humour très aiguisé.
« Toute son œuvre s’est faite dans l’ombre, confiait Jean-Denis. Il ne cherchait jamais les projecteurs et il travaillait dans ce domaine pour une raison : l’amour de la musique. »
C’est d’ailleurs sur les genoux de son père, au studio Tempo, que Jean-Denis s’est initié au monde de la musique.
« Mon père va me manquer énormément, mais son esprit reste bien vivant dans le sens de l’humour de ses quatre fils et, je l’espère, dans mon optimisme inné. »
Après plus d’un demi-siècle à apposer sa signature sur un grand pan de la culture du Québec, Bernard Scott aura eu cette simple phrase qui donne toute la mesure de la simplicité et l’humilité de ce géant de la musique : « Maudit qu’j’ai eu du fun ! ».
M. Scott laisse dans le deuil sa conjointe Claire Dutilly, son frère Michel et sa sœur Johanne ainsi que ses quatre fils Ian, Jean-Philippe, Jean-Denis et Daniel. Il avait cinq petits enfants: Carolyne, Nicolas, Ryan, Kyle et Olivier.