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Le contexte n’a toutefois pas empêché certaines compagnies de réaliser de bons coups. Voici dix entreprises québécoises dont le visage s’est transformé, pour le meilleur ou pour le pire, au cours de la dernière année.

Cirque du Soleil

L’entreprise de divertissement n’a pas mis de temps à se retrouver sur la corde raide lorsque la crise sanitaire a éclaté.

Lourdement endettée, la troupe est forcée d’annuler ses 44 spectacles à travers le monde en mars. Du jour au lendemain, elle ne génère pratiquement aucun revenu. Dans l’espoir de garder la tête hors de l’eau, elle décide, à la fin juin, après avoir étudié ses options, de se placer à l’abri de ses créanciers, ce qui provoque le licenciement de quelque 3500 employés.

Un groupe de créanciers qui s’oppose au plan de relance du trio de propriétaires - parmi lesquels figure la Caisse de dépôt et placement du Québec - s’installera finalement aux commandes, ce qui écarte au passage la présence québécoise au sein de l’actionnariat du Cirque. Le bas de laine des Québécois perd environ 230 millions $ dans l’aventure.

Si le Cirque a fini par tourner la page sur ce douloureux processus en novembre, il lui faudra du temps avant de renouer avec son rythme de croisière d’avant la pandémie.

D’ici la fin de 2021, son président et chef de la direction, Daniel Lamarre, espère avoir relancé trois ou quatre spectacles à Las Vegas et quelques autres à l’international.

Bombardier

Nouveau patron, nouvelle stratégie et nouvelles ventes d’actifs; la dernière année a été chargée pour la multinationale, qui n’a pas échappé aux turbulences provoquées par la pandémie de COVID-19.

Le visage de Bombardier est maintenant bien différent: Alain Bellemare a été remplacé aux commandes par Éric Martel, qui a quitté son poste chez Hydro-Québec pour concrétiser le recentrage vers les avions d’affaires.

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La taille du constructeur d’avions et de trains a continué de fondre, notamment en raison de la vente de sa participation restante dans l’A220 - l’ex-C Series - et la cession d’usines de fabrication de pièces aéronautiques à Belfast, en Irlande du Nord, ainsi qu’à Casablanca, au Maroc.

Un autre gros morceau est également sur le point de se détacher puisque c’est au début de la prochaine année que la vente de Bombardier Transport au géant français Alstom pour 8,4 milliards $ US se concrétisera.

Transat A.T.

Au fil des décennies, Jean-Marc Eustache, qui a cofondé le voyagiste à la fin des années 1980 en plus d’être son président et chef de la direction, a traversé bien des tempêtes. Mais rien ne se compare au nouveau coronavirus, qui a paralysé l’industrie aérienne ainsi que le secteur du tourisme.

L’année devait marquer l’aboutissement de la vente de la société mère d’Air Transat à Air Canada pour 720 millions $, ou 18 $ par action.

En raison de la crise sanitaire, Transat A.T. a plutôt vu ses appareils être cloués au sol à compter du 1er avril avant de procéder à une reprise graduelle de ses activités vers la fin juillet. Cela s’est traduit par des milliers de mises à pied temporaire et contribué à d’importantes pertes financières.

Si la transaction avec Air Canada est toujours sur la table, le plus important transporteur aérien au pays offre désormais 190 millions $, ou 5 $ par action, pour le voyagiste.

Le Château

La liste des détaillants ayant opté pour la protection de leurs créanciers en raison de la pandémie est très longue, mais la chaîne de vêtements Le Château est allée encore plus loin en annonçant, en octobre, son intention de mettre la clé sous la porte.

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Cette entreprise fondée en 1959 et contrôlée par la famille du fondateur Herschel Segal éprouvait des difficultés financières depuis plusieurs années - ses derniers profits annuels remontaient à 2010 -, mais la crise sanitaire lui a infligé le coup de grâce.

Les restrictions visant à prévenir les rassemblements ont provoqué l’annulation de bals, mariages et d’autres événements, ce qui a fait plonger la demande pour les tenues de soirée, un créneau qui représente environ la moitié du chiffre d’affaires chez Le Château.

Au moment d’annoncer la fin de ses activités, la chaîne établie à Montréal exploitait 123 boutiques au pays et fabriquait localement environ 30 % de ses collections.

Cogeco

Les acquisitions ont toujours fait partie de la stratégie de cette entreprise familiale fondée en 1957 et la dernière année n’a pas fait exception à la règle: elle en a ajouté trois autres à son tableau de chasse, dont la plus importante a été celle de DERYtelecom, qui se présente comme le troisième câblodistributeur en importance au Québec, pour 405 millions $.

Les choses auraient toutefois pu prendre une tournure bien différente en septembre. Cogeco s’est retrouvée dans la mire de Rogers et Altice USA à la suite de l’annonce d’une offre d’achat hostile. Le tandem est même revenu à la charge le mois suivant en offrant 11,1 milliards $.

Mais en dépit des offensives sur la place publique, la famille Audet, qui contrôle l’entreprise québécoise grâce à ses actions à droit de vote multiple, n’a jamais voulu céder, en fermant la porte à toute négociation.

Altice USA souhaitait mettre le grappin sur Atlantic Broadband, la division américaine de Cogeco Communication. Pour sa part, Rogers avait les yeux tournés sur les activités canadiennes.

Element AI

Cofondée en 2016 par le chercheur de renom Yoshua Bengio, Element AI était considérée comme l’un des symboles de l’intelligence artificielle au Québec.

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Toutefois, on apprendra, à la fin novembre, qu’elle éprouvait de sérieuses difficultés financières au moment de l’annonce de sa vente à la société californienne ServiceNow.

Element AI, qui a déjà compté environ 500 employés à Montréal, proposait des solutions d’intelligence artificielle s’inspirant de l’apprentissage profond pour des secteurs comme la cybersécurité, l’assurance, la finance ainsi que la logistique.

La firme était confrontée à d’importants défis au chapitre de la commercialisation. Son nouveau propriétaire a dit vouloir maintenir une présence à Montréal.

Compagnie électrique Lion

On compte sur les routes quelques centaines de véhicules du constructeur d’autobus et camions électriques fondé en 2008 et établi à Saint-Jérôme, dans les Laurentides. Les choses devraient changer prochainement.

Compagnie électrique Lion a décidé d’appuyer sur l’accélérateur en prenant le chemin de la Bourse de New York pour financer sa croissance.

Son regroupement avec Northern Genesis lui permettra de récolter un demi-milliard de dollars US pour construire une usine de production aux États-Unis ainsi qu’un site pour fabriquer des batteries dans les Laurentides.

Lion s’attend à livrer 650 véhicules en 2021 et la valeur boursière initiale de l’entité découlant du regroupement avec Northern Genesis, qui s’appellera Lion, a été évaluée à 1,9 milliard $ US.

Alimentation Couche-Tard

La chaîne de dépanneurs et de stations-service a continué à tirer son épingle du jeu malgré la détérioration du contexte économique.

Après l’Amérique du Nord et l’Europe, c’est finalement en Asie que la multinationale lavalloise s’est posée puisqu’elle a mis le grappin sur plus de 350 dépanneurs situés à Hong-Kong et Macao pour environ 360 millions $ US.

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Cette nouvelle acquisition s’est toutefois concrétisée à la suite de deux occasions ratées. En avril, Couche-Tard avait mis en veilleuse ses démarches, qui avaient débuté plusieurs mois plus tôt, visant à avaler l’Australienne Caltex dans ce qui aurait pu constituer une prise de contrôle d’environ 8 milliards $ CAN.

Au sud de la frontière, l’entreprise avait également convoité la chaîne Speedway et son réseau de quelque 3900 dépanneurs et stations-service pour finalement voir Seven & i Holdings, propriétaire de la chaîne américaine 7-Eleven, accepter de verser 21 milliards US pour boucler la transaction.

Mouvement Desjardins

Services financiers, financement hypothécaire, assurance et... vente immobilière sans intermédiaire. Le Mouvement Desjardins a continué d’élargir ses activités en mettant la main sur DuProprio ainsi que les activités canadiennes de courtage de la société britannique Purplebricks.

La somme payée - 60,5 millions $ - peut laisser croire qu’il ne s’agit pas d’une acquisition d’envergure, mais DuProprio estime être associée à environ 20 % des transactions immobilières.

Cette annonce avait provoqué une certaine surprise chez les courtiers immobiliers, qui voyaient un de leurs principaux partenaires financiers acheter une entreprise spécialisée dans la vente immobilière sans intermédiaire.

En étant achetée par Desjardins, DuProprio est également repassée sous le contrôle d’intérêts québécois, plus de deux ans après avoir été cédée par Pages Jaunes.

WSP Global

La pandémie n’a pas empêché la firme d’ingénierie WSP Global de réaliser la plus importante transaction de son histoire - 1,5 milliard $ - afin d’acquérir la firme ontarienne Golder.

Alors que le thème de la relance verte a la cote à travers le monde, cette prise doit permettre à la société québécoise de consolider sa présence dans le secteur de l’environnement.

L’an prochain, 14 000 de ses 54 000 employés seront dédiés au secteur de l’environnement, qui représentera le quart de ses revenus de 8 milliards $.

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