Derick Brassard attend l’autre deuxième vague

Derick Brassard

Au beau milieu de la deuxième vague de la pandémie, Derick Brassard en attend patiemment une autre, celle qui verra les joueurs autonomes toujours en quête d’un contrat, comme les anciens Sénateurs Mike Hoffman et Anthony Duclair, trouver preneurs.


L’attaquant gatinois qui a atteint la finale de l’Est avec les Islanders de New York n’est pas trop nerveux de se retrouver toujours sans pacte à la fin novembre, alors que la Ligue nationale de hockey n’a pas encore déterminé quand la saison 2020-2021 débutera.

«Il y a un effet qui va comme débouler. Des gars comme Hoffman et Duclair n’ont pas encore signé, a-t-il confié en entrevue avec Le Droit cette semaine. Une dizaine de gars ou plus n’ont pas encore signé, des joueurs de qualité. Il faut que je reste patient. Le plafond salarial cause des problèmes à travers la ligue, c’est dur de signer un Hoffman ou un Duclair. Bien des équipes aimeraient avoir ces joueurs-là, mais la réalité est qu’il n’y a pas de place en ce moment.»

Anthony Duclair

Brassard n’est pas étranger à une telle situation : l’an dernier, il avait dû attendre près de deux mois après l’ouverture du marché des agents libres, le 1er juillet, avant que son agent Pat Brisson en vienne à une entente le directeur général des Islanders Lou Lamoriello.

«Quand il va y avoir des dates annoncées (pour un retour au jeu), les équipes vont pouvoir aller de l’avant, pense Brassard, qui a eu 33 ans en septembre dernier. Pour l’instant, personne sait quand ça va commencer, donc il n’y a pas vraiment de rush. L’an passé, ça m’a pris quasiment deux mois après une saison à oublier. Je vais rester patient, j’ai aimé la façon que ça a été cette saison, surtout en séries. Je regarde juste pour essayer de gagner encore et après, on va voir ce qui va arriver. J’y vais une année à la fois.»

L’ancien des Blue Jackets de Columbus et des Rangers de New York s’est promené pas mal après son passage d’une saison et demie avec les Sénateurs d’Ottawa. Il est passé aux Penguins de Pittsburgh, et ensuite il a fini la saison 2018-2019 (celle qu’il dit vouloir oublier) en Floride et au Colorado. Ancien compteur de 60 points à sa meilleure saison à New York (2014-2015), sa production avait chuté à 14 buts et 23 points en 70 parties. Et il avait été limité à une passe en neuf parties de séries, où il avait l’habitude d’exceller.

Avec les Islanders, Brassard s’est avéré un joueur de troisième trio productif avec ses 10 buts et 32 points en 66 matches, et il a ajouté 2 buts et 8 points lorsque les Islanders se sont frayés un chemin jusqu’en finale de l’Est lors des séries tenues dans les bulles de Toronto et Edmonton. Mais l’entraîneur-chef Barry Trotz l’a laissé de côté pour quelques parties dans la série contre le Lightning, ce qu’il n’a pas trop apprécié.

«Barry utilisait tout son monde, c’est sa façon d’opérer. Il voulait donner l’opportunité à tout le monde de jouer, de se sentir important. On a utilisé 8-9 défenseurs, 20 attaquants et nos deux gardiens. Dans la bulle, il essayait juste de changer des choses après des défaites. Je voulais certainement être sur la glace et aider l’équipe. Au début, je ne comprenais pas, mais avec le recul, tu comprends d’où il vient», dit celui qui a formé un efficace trio avec son concitoyen Jean-Gabriel Pageau par moment.

Je regarde juste pour essayer de gagner encore et après, on va voir ce qui va arriver. J’y vais une année à la fois.

Lamoriello a évoqué la possibilité de le ramener la saison prochaine, mais les Islanders ont eux aussi des problèmes à respecter le plafond salarial, n’ayant que 3 M $ de jeu sous celui-ci alors que le dossier de la jeune vedette Matthew Barzal, un joueur autonome avec restriction, n’a pas encore été réglé.

Brassard a reçu des offres mais il ne se sentait pas prêt à traverser l’Atlantique pour poursuivre sa carrière en Europe, préférant faire le plein après une expérience prolongée dans la bulle. Il dit y aller «année après année» et il ne manque pas de motivation à l’entraînement qu’il a repris dans la région montréalaise, lui qui patine trois fois par semaine à Blainville avec Jonathan Drouin et Paul Byron, l’ancien Olympique du Canadien qui est originaire d’Ottawa.

Les proprios des Olympiques sur la glace

Avoir deux joueurs de la LNH dans leur groupe de propriétaires a ses avantages pour les Olympiques de Gatineau.

Pour briser la monotonie pendant leur récente pause dans le calendrier en raison du passage en zone rouge de la région de l’Outaouais, l’entraîneur-chef Louis Robitaille a organisé une couple de parties intra-équipes au domicile temporaire du club, l’aréna Baribeau. Et pour ajouter du piquant à ces séances, Derick Brassard et Jean-Gabriel Pageau ont été invités à se joindre à une des équipes, les deux anciens de l’Intrépide midget AAA retournant aux sources.

«On a formé une ligne avec (Francis) Wathier (l’ancien des Olympiques et des Stars de Dallas), c’était vraiment le fun», a rapporté Brassard, qui s’est joint au groupe d’actionnaires du club le printemps dernier, alors que Pageau a officialisé sa participation en septembre dernier. 

Pendant la première pause pandémie en mars, Brassard s’est impliqué dans l’embauche de Robitaille et il était présent également à la table de l’équipe lors du repêchage midget. Il surveille attentivement ce qui se passe avec son équipe, qui a repris ses activités mercredi dans la bulle de la LHJMQ à Québec avec un gain de 4-0 contre les Voltigeurs de Drummondville, son ancien club junior.

«J’ai embarqué sur la glace avec Louis pour des pratiques, j’ai vu comment il opère avec son personnel d’entraîneurs. J’adore la façon dont il gère l’équipe, c’est un travaillant, un passionné, souligne-t-il. Je suis vraiment content de voir comment il est organisé, comment les jeunes sont réceptifs à son enseignement, l’attitude des jeunes joueurs repêchés par l’organisation l’été passé. Le futur est excitant, ça va être le fun quand la vie va revenir à la normale et qu’on va rentrer dans le nouvel aréna (le Centre Slush Puppie), je pense de belles années qui s’en viennent pour l’organisation.»

Communiquant constamment avec Robitaille, qui est également le directeur général des Olympiques, Derick Brassard travaille de concert avec lui sur le dossier du Russe Alexeï Prokopenko, choix de l’équipe au dernier repêchage européen de la Ligue canadienne de hockey.