Les plus savoureux lapsus sportifs

Olivier Niquet, qui coanime notamment  La soirée est (encore) jeune, récidive avec un deuxième livre consacré aux citations colorées, et parfois maladroites, dans le monde du sport.

« Parfois, lorsque tu mènes 2-0, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, ben tu veux pas tenter le diable par la queue... »


Jouons un peu, ce matin.

Quel analyste sportif québécois est l’auteur de cette savoureuse citation ?

Non, ce n’est pas Jean Perron.

Ce n’est pas Michel Bergeron, ni Patrice Brisebois. Ce n’est pas Mario Tremblay, non plus.

C’est Marc Denis.

Le chroniqueur radio-canadien Olivier Niquet vient de publier Dans mon livre à moi, tome II.

Il a passé les dernières années, bien branché sur les chaînes spécialisées, à la radio comme à la télévision. Des centaines et des centaines d’heures d’écoute lui ont permis d’isoler près de 400 citations souvent colorées, parfois maladroites, qui peuvent sembler carrément loufoques lorsqu’on les sort de leur contexte.

C’est toujours aussi efficace.

On lit et on rigole.

On constate aussi qu’en direct, tout le monde finit par trébucher. Même les meilleurs !

Les anciens entraîneurs Perron et Bergeron apparaissent souvent, dans l’ouvrage. On constate assez rapidement que Pierre Houde, Pierre Vercheval, Martin Leclerc, Félix Séguin et Dany Dubé sont humains.

« Je n’avais pas vraiment le souci de citer le plus de gens possible. En préparant ce livre, je ne me disais pas que je devais parler d’un commentateur plus qu’un autre. En fait, tout ce que ça démontre, c’est que tout le monde peut trébucher. Même les plus articulés », explique M. Niquet, en entrevue.

L’auteur et chroniqueur a commencé à s’intéresser à la qualité — variable — du français des commentateurs sportifs en 2004.

Il partageait alors ses trouvailles sur le Sportnographe, site web sportif satirique.

Michel Bergeron et Michel Villeneuve lors d'un débat animé sur le plateau de <em>100%</em>

M. Niquet et ses amis ne manquaient alors pas de matière ! Au Québec, les fins de soirées appartenaient alors aux débatteurs de 110 %, à TQS. Sur ce plateau, les anciens athlètes ne se distinguaient pas toujours par leur élégance...

Y reste que c’t’un processus qui est très silencieux et c’est la façon de faire de la Ligue nationale et moi j’achète ça de vive voix.

On aurait tendance à croire que les choses ont évolué, au cours des 15 dernières années. Les grands réseaux de télévision accordent toujours autant d’importance au Canadien, mais ils ont embauché de nouveaux spécialistes.

Dans leurs interventions, les joueurnalistes de la nouvelle génération, comme Marc Denis, Bruno Gervais, Maxime Talbot et Denis Gauthier, semblent accorder autant d’importance à la forme qu’au contenu.

Là où se situe l’organisation des Sénateurs, actuellement, c’est vraiment : le futur est à venir.

« Je crois qu’ils sont mieux encadrés par les réseaux, dit Olivier Niquet. Ils ont peut-être un souci de la qualité du français que leurs prédécesseurs n’avaient pas. »

François, j’pas prête de supporter ce que ton argument que tu dis.

On a écoulé près de 10 000 exemplaires du premier tome de Dans mon livre à moi.

«À l’époque, j’avais un peu peur de la réaction des gens. J’avais fait attention de me comporter de façon gentille avec eux. Je ne voulais pas faire ça pour les écœurer. Vous savez, tout le monde fait des erreurs. Je pourrais écrire un livre au grand complet avec mes erreurs, si je faisais ce métier-là.»

J’te dirais que ces deux années-là, on dirait qu’on vient comme la tête pleine, mais rien dedans.

On comprend donc que l’auteur a du respect et de l’affection pour les commentateurs sportifs.

Il comprend mal l’agressivité qui caractérise certains amateurs de sport, dans leurs commentaires, publiés dans les réseaux sociaux.

« Des fois, les gens peuvent devenir violents parce que Michel Bergeron a dit une niaiserie. Ça reste du sport, du divertissement. Faut pas prendre ça trop au sérieux. Ce n’est pas la fin du monde, un lapsus. Le sport, c’est pas comme la politique, où les mots peuvent parfois servir à nous tromper. »

Faut s’assurer que les cinq gars qui sont sur la patinoire, au moins pour le moment, sont conscients qu’ils sont sur la patinoire.

D’ailleurs, entre ses deux livres sur les dérapages poétiques dans le monde du hockey, M. Niquet a publié Le club des mal cités, un recueil similaire, visant les politiciens. « Ça n’a pas aussi bien fonctionné. La politique, de façon générale, ça nous intéresse. Je pense que le hockey, ça nous emmène à un autre niveau. »