Récemment instauré par Chantal Denis et Karine Rose, deux résidentes de St-Isidore, le programme «La Boîte à dîner» se veut un moyen de s’assurer que les enfants de leur communauté aient quelque chose à se mettre sous la dent à l’école. «Moi je n’avais pas grand-chose. Mon enfance a été très difficile. On était très pauvres. On a une belle vie maintenant. Je ne veux pas voir d’autres enfants comme moi dans le village, qui n’ont rien», explique Mme Rose. Barres tendres, compotes de pommes, fruits frais, et même des oeufs, gracieuseté d’une ferme avicole de la région, l’équivalent de deux collations par jour par enfants sont livrées bimensuellement, et bénévolement, aux familles dans le besoin de la municipalité. Cela représente une vingtaine de collations hebdomadaire pour une famille de deux enfants.
Six familles bénéficient présentement du service, qui subsiste grâce à la générosité des précieux commerçants donateurs. «Quand on a commencé, on ne s’attendait pas à ce que les commerçants soient aussi généreux», ajoute Mme Rose.
Le franc succès du «Bac à Don»
Karine Rose n’en est pas à son premier projet pour aider à enrayer la faim dans sa communauté. Elle avait déjà mis en place la première phase du projet «Le Bac à Don» de St-Isidore en juin dernier, une initiative de récolte de denrées alimentaires non périssables libre-service. En quelques mois à peine, «Le Bac à Don» a pris énormément d’ampleur. «J’ai dû aller acheter un deuxième bac!», s’exclame-t-elle. Gage de succès, le contenu des bacs à dons change constamment, au rythme des donations et des gens qui viennent s’y servir. «Aussitôt qu’il fait noir, on entend les gens aller dans la boîte. On entend la boîte au moins 2-3 fois par soir. Je sais que quelques familles se fient presque à 100% au bac pour manger tous les jours. Ils m’écrivent pour me dire merci», ajoute Karine Rose. «Quand tu n’as vraiment rien, tu n’as vraiment aucun argent, ça ne dure pas longtemps la banque alimentaire.»
À Noël, il faut et on veut aider tout le coin.
Avec le temps des Fêtes qui approche à grands pas, Mme Rose a l’impression que le besoin sera d’autant plus criant. «Le Bac à Don de Noël» sera donc l’occasion pour elle d’étendre encore davantage son aide aux familles. Jusqu’à 15 familles, soit l’objectif de Mme Rose, pourront bénéficier d’un panier alimentaire du temps des fêtes permettant la confection de deux à quatre repas, en plus de comporter des cadeaux pour enfants. «On dit [aux gens] d’aller chercher leur panier de Noël à la banque alimentaire quand même. On sera là pour le complimenter», précise-t-elle. Et contrairement à «La Boîte à dîner» ou au «Bac à Don» traditionnel, le «Bac à Don de Noël » compte étendre son offre aux municipalités voisines. «À Noël, il faut et on veut aider tout le coin», conclut-elle.