Ça se sent lors d’une récente conversation téléphonique avec le Droit, le centre gatinois n’a pas encore digéré l’élimination des siens en six matches aux mains du Lightning de Tampa Bay en finale de l’Est lors de ces séries différentes en raison de la pandémie de la COVID-19.
«J’aimerais mieux être encore dans la bulle et que ma femme et mes parents aient eu la chance de venir me rejoindre. Ils avaient planifié de s’en venir pour la finale et ce n’est malheureusement pas arrivé», a-t-il confié au retour d’une évasion au lac Brome, en Estrie, avec son épouse Camille.
«J’ai passé presque deux mois, 56 jours pour être exact, dans la bulle de la LNH, et j’avais passé les deux semaines précédentes (au camp des Islanders) sans la voir aussi. Deux mois et demi sans voir ta femme, ta famille, tes amis, c’est quelque chose qui était assez dur. Je suis content d’être de retour avec eux. En même temps, c’est décevant parce que nous avons eu une belle ‘run’, une belle chance de gagner la coupe. On y croyait vraiment alors que tout le monde s’est imposé des gros sacrifices. C’était une expérience assez unique et je me compte chanceux de l’avoir vécue, mais ce n’est pas le résultat final que j’aurais souhaité, », ajoute-t-il.
Comme en 2017 lorsque les Sénateurs ont perdu lors d’un septième match en finale de l’Est contre Pittsburgh, Pageau a été un rouage important des succès de sa nouvelle équipe, récoltant 8 buts et 11 points en 22 parties de séries, avec un différentiel de plus-10. Son entraîneur Barry Trotz l’a décrit comme un «couteau suisse» qu’il pouvait utiliser dans toutes les situations.
Acquis en février dernier des Sénateurs, Pageau a signé une lucrative prolongation de contrat (6 ans, 30 M $) qui lui a permis d’éviter de se retrouver sur le marché des joueurs autonomes lors de la prochaine saison morte différente dans le circuit Bettman. Il entend bien en donner pour leur argent aux Islanders.
«Toute l’équipe devrait se ressembler au cours des prochaines années et pour les partisans comme pour l’équipe, c’est encourageant de s’être rendu aussi loin. On a une équipe qui a une chance de gagner année après année... J’ai déjà hâte de recommencer à m’entraîner. La fin de saison que nous avons eue, ça me rend affamé de continuer à travailler fort. J’ai hâte d’avoir ma prochaine chance de gagner la coupe avec cette équipe-là», affirme-t-il.
Pageau pense que la situation de bulle lui a permis de mieux s’intégrer à sa nouvelle formation. Et les partisans de l’équipe l’ont adopté même s’ils ne pouvaient pas assister en personne aux matches à Toronto et Edmonton. À preuve, un amateur s’est fait tatouer son visage sur un bras pour souligner son titre de champion du tournoi de tennis de table de l’équipe, qui a fait les délices des réseaux sociaux des Islanders avec son entrée digne d’un boxeur arrivant dans le ring.
«Je pense que ça m’a aidé à m’intégrer, apprendre à connaître mes coéquipiers et eux, apprendre à me connaître moi comme joueur et comme coéquipier en dehors de la glace. Ça m’a aidé aussi à me concentrer sur mon hockey, dit-il du séjour dans la bulle. Pour le tatouage de l’amateur, j’ai vu ça passer sur Instagram. C’est assez spécial à voir, moi personnellement, je ne serais pas prêt à faire ça. Mais il y en a qui le sont, ça montre leur dévouement envers l’équipe des Islanders et de leurs joueurs. Je trouve ça le fun, c’est bien réussi, je suis quasiment plus beau que lorsque je me regarde dans le miroir !»
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OFFICIELLEMENT UN ACTIONNAIRE DES OLYMPIQUES
Discuté depuis le mois de juillet dernier, l’achat d’une part de 10 % dans les Olympiques de Gatineau par un groupe dont fait partie Jean-Gabriel Pageau est désormais officiel.
L’ancien Olympique, qui a grandi à quelques rues du Centre Robert-Guertin, a confirmé en entrevue avec le Droit que la LHJMQ a approuvé son investissement, lui qui est jumelé à l’ancien Sénateur Denis Hamel de même qu’aux hommes d’affaires Claude Hamel, Louis et Patrick Botehlo, Martin Thisdelle, notamment.
Il rejoint ainsi son coéquipier avec les Islanders Derick Brassard, qui est devenu un actionnaire le printemps dernier.
«Il n’a pas eu besoin de me convaincre, il m’a laissé ça à moi. Il m’en a glissé un mot assez souvent, il est embarqué en premier et j’ai décidé par la suite d’embarquer avec un petit groupe. C’est un petit pourcentage, juste pour dire que je suis là. C’est quelque chose dont je suis fier, je suis vraiment content. L’organisation des Olympiques, c’est une organisation légendaire pour moi dans la région. C’est l’organisation qui m’a amené au prochain niveau, elle m’a aidé en tant que personne et en tant que joueur aussi. D’associer mon nom aux Olympiques, c’est un ‘no brainer’», affirme-t-il.
Brassard, dont le retour avec les Islanders est incertain vu qu’il sera à nouveau joueur autonome sans compensation à compter du 9 octobre, s’est impliqué dans les décisions hockey du printemps dernier, l’embauche de Louis Robitaille comme directeur général et entraîneur-chef notamment.
Pageau, pour sa part, n’a pas l’intention d’être aussi actif, pour l’instant en tout cas.
«Je ne sais pas à quel point je vais pouvoir aider. C’est certain que pour moi, ma priorité, c’est encore ma carrière. J’ai un contrat de six ans, je dois vraiment me concentrer sur ma ‘job’. Mais j’ai hâte de voir comment je peux apporter mon petit grain de sel pour aider l’organisation présentement. Je ne fais pas ça pour une question monétaire, c’est pour l’expérience et aider l’équipe qui m’a permis de faire le grand saut», souligne Pageau, qui a récolté 71 buts et 149 points en 152 matches avec les Olympiques, en deux saisons et demie entre 2009 et 2012.