Malgré les trombes d’eau qui tombaient du ciel, des citoyens de tous âges et plusieurs petites familles avec de jeunes enfants sont venus scander le mot «liberté» à l’unisson autour de la fontaine de Tourny. Accompagnée de pancartes «non au masque obligatoire», la foule s’est peu à peu densifiée jusqu’au début de l’événement.
Le mouvement «Appel à la liberté» et son fondateur, Frédéric Pitre, organisateur de la manifestation, ont ouvert le rassemblement pacifique, dès midi, en lançant un appel au calme sans manifestation de haine ou de colère. Dans leur discours d’ouverture, l’organisation a notamment qualifié les manifestants «d’éclaireurs», «d’agents du changement» et de «créateurs de l’humanité de demain».
Certaines personnalités ont été invitées à prendre la parole lors du rassemblement dont Josée Turmel, ancienne animatrice de TQS. Pour elle, il était important de participer à cette manifestation pour défendre «nos droits et nos libertés». «Oui, il y a un virus. Oui, il y a eu des morts et des personnes malades, mais les chiffres démontrent que ce n’est pas plus grave qu’une grippe. Alors les mesures d’urgence, encore aujourd’hui au mois de juillet, sont excessives», explique Mme Turmel, qui ajoute que le nombre de cas actifs présentement au Québec ne justifie pas, selon elle, le port du masque obligatoire.
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Alexis Cossette-Trudel, organisateur de la manifestation et nommé par plusieurs manifestants comme le porte-parole du mouvement, a dénoncé au micro le port obligatoire du masque en le qualifiant de «coup d’État contre le peuple».
D’autres allocuteurs comme Jean-François Dubois, «autodidacte en droit constitutionnel», ont notamment expliqué pourquoi, selon eux, le port du masque obligatoire était anticonstitutionnel, bien que des chercheurs en droit québécois aient déjà affirmé que cette mesure pouvait être justifiée dans une société libre et démocratique. Certains organisateurs et plusieurs citoyens ont manifesté leurs craintes que le Québec devienne une dictature. Parmi les slogans dessinés sur les pancartes, on pouvait apercevoir «COVID-19 : préparation pour État policier», «Non à la dictature» ou encore «Quels droits souhaitons-nous conserver en 2021 ?». Selon eux, le port du masque obligatoire est une atteinte aux droits et libertés fondamentaux.
La dénonciation de plusieurs préoccupations
Tout au long du rassemblement, la foule a notamment brandi, à travers les pancartes «non au masque obligatoire», des drapeaux du Québec, le drapeau des patriotes ainsi que des affiches illustrant le logo «anti loi 61» ou des dessins contre la vaccination obligatoire.
Pour Josée Turmel, bien que le sujet principal de la manifestation porte sur le masque obligatoire, les revendications concernant la loi 61 ou les vaccins étaient tout à fait à propos.
«Oui, là c’est contre le masque. Mais la loi 61, c’est pour que les mesures d’urgence puissent continuer de façon permanente. On est capable de voir que c’est pas mal plus que le port du masque obligatoire qui s’en vient. Ça va être la vaccination obligatoire qui va s’en venir. Donc c’est tout ça qu’on veut dénoncer et prévenir», ajoute-t-elle.
Les allocuteurs ont également lancé plusieurs critiques envers les médias, dont leur couverture de la pandémie. Au cours du rassemblement, plusieurs journalistes ont reçu des insultes de la part de manifestants.
«En ce moment, les médias, tel que le vôtre, je suis désolé, partagent tous le même message. Ça ne veut pas dire que c’est la vérité. Nous, on a d’autres choses à dire et on veut se faire entendre», explique Steve Charland, membre de l’organisation responsable de la manifestation, en entrevue au Soleil.
«Je ne suis pas spécialiste, mais ils [le gouvernement] se sont servi d’un virus de la grippe pour voter des lois dont nous n’avons pas besoin en général. Ils veulent nous rentrer la loi 61 dans la gorge, sous bâillon. Ce n’est pas une preuve de la démocratie», affirme M. Charland en précisant sa vision des choses.
La majorité des manifestants ont quitté le devant de l’Assemblée nationale vers 14h30. Des membres du mouvement estiment avoir rassemblé entre 4000 et 5000 manifestants au total.
À 15h45, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) qualifiait la manifestation de «rassemblement pacifique». Le SPVQ n’a procédé à aucune interpellation. Les policiers ont estimé la foule entre 2000 et 3000 manifestants.
Selon les chiffres publiés par la Santé publique, on comptait, le 25 juillet dernier, 169 nouveaux cas de COVID-19 à l’échelle de la province ainsi qu’un nouveau décès. Ces derniers chiffres font grimper le bilan total à 58 583 personnes infectées par le nouveau coronavirus. Le Québec cumule 5 667 décès depuis le début de la pandémie.
Il y a 197 personnes toujours hospitalisées en raison de la COVID-19, dont 10 se trouvent aux soins intensifs.