Un spectacle extérieur live, «adapté aux mesures de distanciations sociales», se réjouissent Sarah LaCombe et Mathieu Gauthier, les deux têtes de ce duo «pop soul métissé» dont le répertoire touche au jazz comme au flamenco.
L’autobus étant mobile, il fera le tour de l’immeuble, s’arrêtant une quinzaine de minutes au pied de chacune des façades afin que le plus grand nombre de résidents puisse profiter pleinement de la sérénade.
Ce concert gatinois est l’un des tout premiers d’une série de spectacles destinés aux aînés des quatre coins du Québec, et donnés en mai et juin «à bord» du MixBus studio.
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Trentaine de centres visités
Le MixBus est un studio mobile sur le toit duquel ses propriétaires, un couple Montréalais, ont aménagé, en pleine pandémie de COVID, une plate-forme. Cette petite scène permet à des artistes de se produire durant la période de confinement.
Plus de 30 spectacles sont prévus dans le cadre de cette tournée québécoise destinée à faire rayonner des artistes encore émergents.
Ainsi, le MixBus s’installera à Sherbrooke le 2 juin prochain; juchée sur le toit, Ève-Marie Roy revisitera quelques classiques de la chanson francophone, et proposera peut-être du conte et de la poésie. Puis l’artiste refera le même exercice le 17 juin, cette fois à Granby.
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À Québec et Lévis, c’est le jeune Anthony Roberge qui, les 25 et 26 juin, sortira son harmonica et sa guitare pour les aînés de plusieurs résidences, partageant là des chansons signées Dylan, Springsteen, Johnny Cash ou Laurence Jalbert.
À Shawinigan, des aînés auront droit à un concert de musique traditionnelle et de «folk agricole» en compagnie de Yann Boissonnault. Et de multiples concerts sont entre-temps prévus à Montréal et dans ses environs, toujours dans la perspective d’agrémenter les journées des personnes aînées en temps de confinement.
Pour les deux propriétaires du MixBus studio, Jacob Pomerleau et sa conjointe Isabelle Langlois, cette tournée aura été une façon de «passer à travers la crise».
«On était censés faire 18 festivals cet été, et tout est tombé à l’eau» à cause de la pandémie retrace Jacob Pomerleau. « Alors, on s’est mis en mode ‘solution’.»
C’est une bonne manière de faire découvrir les artistes émergents [du coin] aux aînés.
«On avait un beau ‘jouet’ avec lequel on savait qu’on pouvait être créatif. On s’est dit ‘pourquoi ne pas faire des spectacles pour les personnes âgées, qui sont dans le besoin’», plus isolées que jamais, poursuit le musicien.
Ce «jouet», c’est évidemment leur autobus scolaire – qui sert non seulement de studio d’enregistrement, mais aussi de domicile principal à ce couple de nomades. «On voulait exploiter l’aspect mobile; l’autobus nous permet de faire plusieurs façades d’un immeuble», ajoute Isabelle Langlois.
«J’ai pensé à ma grand mère, qui est placée [dans un centre de Lévis]. Je me disais ‘pauvre elle! Elle doit trouver ça épouvantablement long, sans distraction...’ Et après: ‘Pourquoi ne pas faire d’autres résidences?’»
Le centre où réside l’aïeule de Mme Langlois appartient a une compagnie qui gère plus de 30 résidences pour aînés à travers le Québec. Le duo a convaincu les gestionnaires de les laisser rendre visite à d’autres établissements. «Ils nous font entièrement confiance; ils nous ont donné carte blanche pour le choix des artistes», dit-elle.
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«On prend des artistes de chacune des régions: on reste local!», précise-t-elle. «C’est une bonne manière de faire découvrir les artistes émergents [du coin] aux aînés», ajoute Jacob Pomerleau.
De Flore, dès le départ
Tout en testant la formule à Montréal, cette fois avec La Carotte Polaire au micro, les propriétaires du MixBus ont monté la programmation.
Pour avoir rencontré le duo franco-ontarien à Thetford Mines, et avoir collaboré avec lui dans le passé, ils ont rapidement songé à inviter De Flore. «On savait qu’ils venaient de sortir du nouveau matériel. C’était une belle opportunité de [le] faire découvrir», explique Isabelle Langlois.
Sarah LaCombe et Mathieu Gauthier ont effectivement, depuis peu, un premier minialbum sous le coude. Ce ep, intitulé Carroussel, devait paraître le 18 mai... «avec la COVID, ç’a été repoussé. On a décalé la sortie d’un mois, expose le guitariste, en laissant entendre la date du 19 juin, pour le lancement de ce disque.» Un premier extrait, À tout jamais, circule sur la Toile.
«On va faire l’album au complet, et on prépare aussi quelques petites surprises», poursuit Mathieu Gauthier, en laissant entendre des reprises de chansons connues, adaptées à la sauce et aux grooves De Flore.
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Sur le toit du MixBus, Sarah LaCombe (voix, synthétiseur, guitare) et son complice de scène et amoureux (guitare, basse, beatbox, loop et voix) se produiront «en formule réduite, acoustique», sans leur habituel «écosystème», plutôt imposant, d’instruments. «Le concept est vraiment le fun. On va jouer 15 minutes par côté d’immeuble, pour que tout le monde puisse entendre.»
Tout le monde... y compris la petite Zia, petit bourgeon d’à peine deux semaines, née presque en même temps que l’album. Elle sera très certainement à l’intérieur de l’autobus, à attendre de prendre sa place dans «le Carroussel de l’existence». Un joli tableau multigénérationnel en perspective, en cette période de renouveau printanier.
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* Nous ne précisons ni l’heure du concert ni le nom de la résidence pour aînés, afin de ne pas attirer les badauds. Ce concert extérieur résulte d’une entente de nature «privée» avec l’établissement, et il serait difficile pour ses organisateurs d’assurer un service d’ordre adéquat si une foule de devait s’agglutiner au mépris des consignes de confinement.