Une «enquête incomplète» du SPVG aurait mené à l'arrestation du journaliste Antoine Trépanier

Une «enquête incomplète» serait à l'origine de l'arrestation «sans droit» du journaliste de Radio-Canada par des membres du Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) ayant «abusé de leur autorité».

Une «enquête incomplète» serait à l'origine de l'arrestation «sans droit» du journaliste de Radio-Canada par des membres du Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) ayant «abusé de leur autorité», allègue le Commissaire à la déontologie policière dans la citation à comparaître ciblant trois représentants du corps policier.


La semaine dernière, le Commissaire à la déontologie policière avait informé le plaignant dans ce dossier, le Lavallois Vania Atudorei, que trois membres du SPVG étaient cités à comparaître devant le Comité de déontologie policière. Les éléments reprochés à l'agent Mathieu LaSalle-Boudria, au sergent Gabriel Gagné et au lieutenant Paul Lafontaine n'avaient toutefois pas été révélés à ce moment.

Une correspondance reçue par le plaignant mardi fait maintenant état de quatre chefs. Le premier soutient que les trois membres du SPVG visés par la plainte «ont abusé de leur autorité en arrêtant» le journaliste Antoine Trépanier, en mars 2018.

Le Commissaire reproche aussi aux trois policiers de ne pas avoir «respecté l’autorité de la loi et des tribunaux» et de ne pas avoir «collaboré à l’administration de la justice, en arrêtant sans droit monsieur Antoine Trépanier».

Les deux autres chefs de citation allèguent que les trois membres du SPVG ont effectué «une enquête incomplète», de sorte qu'ils «ne se sont pas comportés de manière à préserver la confiance et la considération que requièrent leurs fonctions» et qu'il n'ont «pas respecté l’autorité de la loi et des tribunaux et n’ont pas collaboré à l’administration de la justice».

La citation indique que les éléments reprochés aux policiers dans ce dossier contreviennent à trois articles du Code de déontologie des policiers du Québec.

Toujours selon la citation, les événements reprochés aux membres du SPVG se sont produits «entre le ou vers le 13 mars 2018 et le ou vers le 22 mars 2018». Ces dates correspondent au jour de l'arrestation de M. Trépanier et à celui où le Directeur des poursuites criminelles et pénales avait annoncé qu'aucune accusation criminelle ne serait déposée contre le journaliste.

L'arrestation d'Antoine Trépanier découlait d'une plainte pour harcèlement criminel déposée le jour même par la directrice générale des Grands frères Grandes sœurs de l'Outaouais (GFGSO), Yvonne Dubé. Le reporter de Radio-Canada Ottawa-Gatineau avait tenté de contacter Mme Dubé pour obtenir ses commentaires alors qu'il travaillait sur un reportage ayant révélé qu'elle «s’est faussement présentée comme avocate et a pratiqué le droit sans autorisation», en 2011 et 2012.

Radio-Canada a toujours maintenu que son reporter n'avait fait que se travail dans ce dossier, qui a fait les manchettes d'un bout à l'autre du pays en raison de l'arrestation de M. Trépanier.


Mario Harel, ancien chef du SPVG

L'ancien chef du SPVG, Mario Harel, avait reconnu publiquement que le journaliste n'aurait pas été arrêté si l'état-major du corps policier avait été informé plus rapidement de la plainte déposée par Mme Dubé. M. Harel avait notamment déclaré que la situation n'avait pas été évaluée «correctement».

À titre de plaignant, Vania Atudorei pourrait être convoqué à l'audience du Comité de déontologie policière, à une date qui reste à être déterminée.

«C'est au Commissaire qu'il revient de faire la preuve des actes reprochés dans la citation», précise le message reçu par M. Atudorei.