Pour Stéphanie Harvey, joueuse professionnelle qui a remporté cinq championnats du monde de Counter-Strike, les jeux vidéo sont «un des meilleurs moyens de continuer de faire travailler son cerveau, son sens critique, sa coordination et aussi de relaxer», affirme cette vedette du jeu vidéo originaire de Beauport. 

«En 2020, il n’y a plus vraiment de raisons d’avoir des préjugés sur les jeux vidéo», assure-t-elle. «Au Canada, environ 62 % de notre population se considère joueurs. La moyenne d’âge des joueurs et joueuses est de 32 ans et il y a pratiquement autant de femmes que d’hommes qui jouent au Canada. C’est intéressant à savoir parce que ça défait tous les mythes comme quoi c’est un boys’ club ou que c’est pour les jeunes, etc.»

Trouver des compagnons de jeu

Gêne à part, il existe quelques défis techniques à surmonter pour jouer en ligne avec d’autres personnes. «La première, c’est une barrière monétaire», souligne François Savard. Les jeux multijoueurs de qualité seraient plus souvent payants que les jeux solos.

Ensuite, il faut tenir compte de la qualité de son ordinateur, mais moins qu’il y a quelques années. «Si vous avez un ordinateur de deux ou trois ans, peu importe l’ordinateur, il va pouvoir jouer la plupart des jeux. Si c’est un ordinateur un peu plus vieux, sachez qu’il y a beaucoup de compagnies qui essayent de s’adapter à des ordinateurs moins puissants», précise Stéphanie Harvey.

La quarantaine, c’est une occasion en or pour s’asseoir avec son jeune et s’intéresser à ce qu’il fait sur son ordinateur. Ça va ouvrir des canaux de communications qui étaient peut-être fermés ou restreints.

Finalement vient la barrière de la langue. L’anglais est souvent la lingua franca des joueurs sur Internet. «La majorité des jeux ont des accès francophones, donc tu peux jouer en français sur ton ordinateur, mais tu ne vas pas nécessairement jouer avec des francophones. Tu vas jouer avec n’importe qui, généralement en Amérique du Nord, donc il y a beaucoup plus de chances que tu parles à des anglophones. Même ceux qui parlent français vont d’abord écrire en anglais», explique le président de la FGV.

François Savard propose de surmonter cette barrière en cherchant sur Google ou Facebook des groupes spécifiquement québécois du jeu auquel on désire jouer. Selon lui, des membres de ces groupes seront volontaires pour montrer au nouveau venu comment se retrouver dans le jeu en question.

Dans cette optique, le projet Gamers en Quarantaine (lire texte ci-bas) pourrait intéresser les nouveaux joueurs cherchant un environnement francophone avec des intervenants disponibles pour les guider dans leurs démarches. «Il y a beaucoup de personnes pour répondre aux questions de tout le monde en général», affirme Théophile Hladky, responsable de communautés pour Gamers en Quarantaine. 

«C’est presque 100 % francophone cette initiative. On reste local, centré sur le Québec, mais ça ne veut pas dire qu’on écarte les anglophones. Il y a beaucoup de modération aussi. On fait attention à ce qui se dit et à comment les gens sont accueillis. On veut que tout le monde se sente bien», ajoute-t-il.

Des milliers de jeux à découvrir!

«Je vous promets qu’il y a un jeu pour tout le monde», déclare la joueuse professionnelle qui recommande de télécharger Steam pour découvrir des jeux et les installer sur son ordinateur. Il existe plusieurs plateformes pour acheter des jeux et tous les jeux ne se retrouvent pas sur toutes les plateformes.

Il est aussi intéressant de savoir qu’avec la crise actuelle, des studios donnent gratuitement accès à des jeux habituellement payants. 

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CES JEUX D'ORDINATEUR QUI NOUS RAPPROCHENT

La Fondation des Gardiens virtuels (FGV) et la Fédération québécoise de sports électroniques (FQSE) ont mis en place «un hub à l’attention des jeunes joueurs et joueuses du Québec sur la plateforme de discussion en ligne Discord», communique Théophile Hladky, responsable de communautés pour Gamers en Quarantaine. Les joueurs et joueuses sont invités à rejoindre la chaîne Gamers en Quarantaine sur Discord «afin de participer à des tournois récréatifs, des parties spontanées, des formations, des conférences et des discussions sur une variété de sujets en lien avec le jeu vidéo et le sport électronique», explique-t-il.

Accessible gratuitement, ce projet est géré par une vingtaine de bénévoles passionnés. On y retrouve des intervenants provenant de différents secteurs du jeu vidéo, mais aussi du milieu de l’éducation et de la santé afin de sensibiliser sur des enjeux tels la cyberintimidation. Cette initiative s’harmonise aux objectifs de la FGV qui sont d’offrir du support aux personnes en détresse sur Internet et «de promouvoir l’utilisation responsable du numérique», explique le responsable de communautés.

Gamers en Quarantaine devait initialement durer deux semaines. Or, avec le prolongement des mesures sanitaires qui force la majorité de la population à rester chez soi, les administrateurs désirent maintenant prolonger l’existence de leur chaîne aussi longtemps qu’ils en seront capables durant la quarantaine. 

Ce qu’on a voulu mettre d’avant c’est l’ouverture et l’inclusivité, parce qu’on est tous dans la même situation. On est tous chez nous et beaucoup d’entre nous perdons nos jobs; il faut être capable de se soutenir et de passer du bon temps.

Après sa première semaine d’existence, Gamers en Quarantaine a collecté quelque 600 membres. Le projet veut toucher les jeunes du secondaire jusqu’aux universitaires, mais ne restreint l’accès à personne. «On essaye vraiment que ce soit le plus ouvert possible», soutient Théophile Hladky. «En fait, on s’est fait prendre par le succès de l’initiative. On ne savait pas trop à quoi s’attendre et c’est aller chercher plein de monde de plein d’horizons différents.»

Ainsi, les modérateurs bénévoles s’assurent que les gamers venant jouer pour le plaisir trouvent des gens avec qui s’amuser, et offrent aux gamers plus compétitifs l’occasion de perfectionner leur pratique et de participer à des tournois récréatifs.

Info : gamersenquarantaine.ca

Discord

Le logiciel Discord est gratuit. Il s’agit d’une plateforme de discussion écrite et orale qui peut être téléchargée ou utilisée en ligne, ce qui demande plus de bandes passantes. Dépendamment de l’utilisation qu’on prévoit en faire et de son forfait Internet, on choisit l’option qui nous convient. Comme sur les autres plateformes sociales, on peut y partager vidéos, photos, documents et échanger des liens. Discord est vraisemblablement la plateforme sociale la plus utilisée des gamers québécois.

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À QUOI ON JOUE?

Pour vous aider à faire un choix dans l’étonnante diversité des milliers de jeux existants, Stéphanie Harvey et François Savard partagent quelques suggestions de jeux multijoueurs accessibles aux néophytes. 

Doublement recommandés
› Overcooked: dans ce jeu de coopération clefs en main, chacun incarne un cuisinier dans une cuisine qui bouge et se transforme.
› Rocket League: facile à comprendre, ce jeu ressemble à du soccer joué avec des véhicules. Il captera rapidement l’intérêt de ceux qui apprécient les jeux de sport ou de course. 

Suggestions de François
› Ultimate Chicken Horse: Dans ce jeu québécois, les joueurs doivent mettre des embûches aux autres afin de terminer la course en premier.
› League of Legends: dans ce jeu, deux équipes de cinq joueurs s’affrontent et tentent de détruire le bâtiment des adversaires. Gratuit et populaire, ce jeu de combats pourrait sembler complexe aux non-initiés, mais il existe beaucoup de tutoriels pour apprendre à jouer et ce jeu détient une grande communauté québécoise. 

Suggestions de Stéphanie
› Teamfight Tactics: ce jeu de stratégie s’apparente aux échecs avec des personnages qui ont chacun des possibilités d’attaque et de déplacement différents.
› Hearthstone: simple et gratuit, ce jeu de cartes est également accessible sur les mobiles.
› Tem-tem: semblable au concept de Pokémon, ce jeu disponible sur ordinateur plaira autant aux enfants qu’aux adultes.