Comme leurs collègues membres de l’Association des enseignants et enseignantes de l’Ontario (AEFO) d’un bout à l’autre de la province, ils ont dressé des piquets de grève devant de nombreux établissements, dont l’école secondaire publique De La Salle et l’école secondaire catholique Franco-Cité, dans la capitale fédérale.
À LIRE AUSSI : «Les ressources ne suivent pas»
Des piquets de grève étaient aussi en place aux quatre coins de l’Est ontarien, par exemple à Casselman, Embrun, Hawkesbury, L’Orignal et Rockland.
Pancartes en main et tuques sur la tête, ils ont voulu manifester haut et fort leur mécontentement face aux compressions imposées par le gouvernement, au moment où les négociations sont au point quasi mort entre les différents partis. La dernière rencontre, qui a eu lieu mercredi, n’a pas permis de faire avancer les choses, selon le syndicat.
« Ç’a un air de déjà vu, définitivement, pour moi. En 1997 (à l’époque du gouvernement Harris), j’étais sur les piquets de grève, mais il faut se rappeler par contre qu’à ce moment-là c’était une manifestation politique, ça n’avait rien à voir avec les conventions collectives. Aujourd’hui, c’est la première fois qu’on se retrouve ici pour de la négociation. Quand j’entends le ministre (de l’Éducation) Lecce dire que ça arrive tous les trois ou quatre ans, ce sont des mensonges. L’AEFO ne s’est jamais retrouvée là. Les négociations, ce n’est jamais facile, les syndicats sont là pour protéger et on réussit toujours à trouver des ententes. Mais en ce moment, on est pris avec un gouvernement qui ne veut pas bouger sur les retranchements, qui, j’aimerais rappeler à tout le monde, ont été faits avant même la négociation », déplore le président Rémi Sabourin.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RSPTDQCXFBAJTJ2EZHHXY6YPNI.jpg)
Ce dernier répète également que l’AEFO, contrairement aux autres syndicats, semble avoir deux adversaires dans le ring.
« Les conseils scolaires (francophones) sont à la table des négociations et eux aussi cherchent des retranchements, chose qu’on ne voit pas du côté anglophone. [...] Ils veulent parler de notre jugement professionnel, de la collaboration professionnelle, etc. Il y a plusieurs choses qui sont à la table et les conseils doivent cesser les retranchements eux aussi pour qu’on puisse en arriver à une entente », lance-t-il.
M. Sabourin, qui a visité quelques piquets de grève dans la région jeudi, affirme que la mobilisation est forte et que les membres tiennent à ce que les choses changent.
« Ce que j’adore avec ces journées-là, c’est que ce n’est pas seulement Rémi Sabourin qui peut parler. Les membres sont là, ils ont la parole, et tout de suite on voit leur grand cœur, le pédagogue en eux sortir, la mère ou le père en chacun d’eux. C’est désolant qu’on se retrouve là, mais on est là aujourd’hui et on le fait avec fierté et solidarité. Je le ressens sur la ligne de piquetage », soutient le président syndical, ajoutant que même si des années se sont écoulées, la rhétorique politique des gouvernements Ford et Harris est la même.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RAOXKNMCNBDZJBUHIPRVSDTD5A.jpg)
Alors que la grève du zèle en vigueur depuis la mi-janvier se poursuit dans les écoles francophones, rappelons que le 21 février sera « une journée historique » puisque quelque 200 000 enseignants ontariens, francophones comme anglophones, feront front commun en débrayant le temps d’une journée.
Toutes les écoles de la province seront fermées et près de deux millions d’élèves seront privés de cours. C’est du jamais vu depuis 1997.
L’AEFO organisera une journée de grève par semaine jusqu’à ce que le différend se règle.
La convention collective est échue depuis le 31 août. La taille des classes, l’imposition de cours électroniques au secondaire et la rémunération sont parmi les enjeux à la source du conflit.
Avec Émilie Pelletier