« Notre » Droit devra aussi déménager d’Ottawa à Gatineau, au printemps, afin de pouvoir profiter de l’aide financière de Québec annoncée l’automne dernier. Vous le saviez aussi, je crois. Cette aide est indispensable à la survie de notre quotidien. Si Le Droit veut célébrer ses 107 ans le 27 mars prochain, il n’a d’autres choix que de déménager ses pénates en sol gatinois pour assurer sa pérennité. Si on conserve nos bureaux à Ottawa, bye bye l’argent de Québec. Sans argent de Québec, bye bye Le Droit. C’est aussi simple que ça.
Mais attention amis Franco-Ontariens. VOTRE quotidien ne tourne pas le dos à sa province natale. Bien au contraire ! En plus d’avoir embauché cette semaine une journaliste comme correspondante à Queen’s Park — une première en 30 ans — nous inaugurerons bientôt le Lab Le Droit au collège La Cité, à Ottawa. Ce « Lab » se voudra un espace où étudiants, professeurs, chercheurs et artisans du Droit se côtoieront quotidiennement pour partager, apprendre et développer de nouvelles connaissances liées au monde de l’Information. Un projet innovateur et fort prometteur.
Bref, Le Droit est en Ontario pour y rester.
Cela dit, et bien que je passerai beaucoup de temps à La Cité, j’avoue que j’aurai le cœur gros en quittant le marché By, là où la salle de rédaction se trouve depuis 1991. Comme j’ai eu le cœur gros en quittant ma ville natale de Vanier, en 1998, pour m’installer du côté de l’Outaouais où j’ai habité pendant 13 ans.
Mais jamais durant ces treize années ai-je renié mes racines franco-ontariennes. J’habitais d’ailleurs au Québec durant la lutte S.O.S. Montfort et mon lieu de résidence ne m’a jamais empêché de rédiger des centaines de textes et chroniques sur cette lutte historique des Franco-Ontariens. J’étais simplement un Franco, comme des milliers d’autres Francos, qui ont décidé, pour des raisons qui leur appartiennent, de s’établir dans la Belle Province.
Le Droit est un journal de combat fondé pour protéger les droits des Franco-Ontariens. Et il demeurera un journal de combat pour protéger les droits des Franco-Ontariens. Jamais votre quotidien ne reniera ses racines. Ja-mais.
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Pourquoi le ferait-il ? Parce que ses bureaux, ses classeurs et ses chaises se trouveront de l’autre côté du pont ? Mais quelle sorte de logique suivrions-nous en agissant ainsi ? Quel avantage retirerions-nous en tournant le dos aux francophones de l’Ontario ?
Durant la lutte S.O.S. Montfort, on a souvent entendu les leaders de ce mouvement dire que l’Hôpital Montfort était beaucoup plus que de la brique et du mortier.
C’est ainsi pour Le Droit. Votre quotidien, chers lecteurs, chères lectrices, ce sont des professionnels de l’information, des gens dévoués qui rapportent la « vraie nouvelle », les faits, que ces faits proviennent de Gatineau, d’Ottawa, de Papineauville ou de Casselman. Ce sont aussi des gens qui connaissent à fond la longue histoire du Droit, qui adhèrent pleinement à sa mission et qui en sont fiers.
Le Droit a été de toutes les luttes franco-ontariennes, du Règlement XVII à la sauvegarde de l’Université de l’Ontario français, en passant par Penetanguishene, Sault-Ste-Marie, Montfort, Ottawa ville bilingue et tous les autres combats, petits et grands. Et que ses bureaux soient situés à Gatineau ou à Ottawa n’y changera absolument rien. Le Droit a toujours été au front avec les Franco-Ontariens et il le sera toujours.
« L’avenir est à ceux qui luttent » dit notre devise. Votre quotidien a lutté pour sa survie au cours des cinq derniers mois. Des décisions difficiles et parfois déchirantes ont été prises pour assurer sa pérennité.
En fait, si Le Droit a lutté si farouchement pour sa survie… c’était pour être de la prochaine lutte. Avec vous, à vos côtés, toujours, tout le temps.
Nous sommes, nous serons… et nous y serons.