Un cas de violence policière « assez évident » à Gatineau

Le 4 août 2018, les policiers ont répondu à une plainte pour bruit et désordre dans un édifice de la rue Joanisse.

« Il est assez évident » que les deux yeux au beurre noir d’un homme arrêté à Gatineau à l’été 2018 témoignent d’une « violence policière », a commenté un juge de la Cour du Québec, vendredi.


L’avocate de Michael Junior Emery McPherson a souligné que ce dernier avait subi plusieurs blessures lors de l’intervention musclée de policiers de Gatineau, le 4 août 2018. « C’est important de le dire à cette cour », a dit Me Angélique Sabourin.

Le juge Richard Laflamme a tôt fait de commenter la photo du suspect prise au poste de police à la suite de son arrestation. « L’accusé a souffert de blessures. Il est assez évident que vous (l’accusé) avez été victime de violence policière. »

L’avocate de la défense a précisé au Droit que son client n’a pas déposé de plainte en déontologie. Selon la Loi sur la police, il avait un an pour le faire, à compter de la date de l’événement.

L’accusé de 27 ans, d’Ottawa, a reçu une sentence de 90 jours de prison pour entrave au travail des policiers, non-respect d’engagement du tribunal, et avoir donné une identité qui n’était pas la sienne lors de son arrestation.

Le criminel n’est pas un ange. Il possède une longue feuille de route malgré son jeune âge, et est détenu dans un autre dossier à la prison de Barrie, en Ontario.

Michael Junior Emery McPherson a subi des blessures lors de l’intervention.

Barricade

Vers 4 h, le 4 août 2018, les policiers ont répondu à une plainte pour bruit et désordre dans un édifice à logements de la rue Joanisse.

Selon ce qu’avait dit le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG), à l’époque, ses agents ont été contraints d’abattre deux chiens lors de l’arrestation de
trois personnes.

Les occupants ont bloqué le passage aux policiers en déplaçant divers objets devant la porte
du logement.

Les forces de l’ordre ont dû forcer l’entrée afin de s’assurer de la sécurité d’éventuelles victimes. Ils ont utilisé du poivre de Cayenne pour maîtriser les trois hommes.

Selon le résumé des faits déposés au tribunal vendredi, M. McPherson a été impliqué dans une altercation avec un agent, à l’extérieur de l’appartement.

Dans les heures ayant suivi cet incident, les autorités ont mentionné qu’une personne avait été transportée à l’hôpital pour des blessures mineures. Un policier a aussi été blessé légèrement.

Lundi, une porte-parole du SPVG a confirmé que l’enquête interne démontrait que les coups de feu avaient été tirés dans le cadre des normes policières. « Il n’y a pas eu de manquement disciplinaire, a mentionné l’agente Renée-Anne St-Amant. L’intervention
était justifiée. »

La Couronne et la défense ont fait retirer des chefs de menaces initialement déposés contre M. McPherson. Celui-ci a plaidé coupable aux autres accusations, vendredi.