Le père Noël et la Grande Ourse

Écrit par Rémi Collin et illustré par Michelle Dufresne, publié aux éditions Guy Bélisle, le conte de Noël est destiné aux petits et aux grands qui ont conservé leur cœur d’enfant!

À l’approche de Noël, les journalistes des arts des six quotidiens du Groupe Capitales Médias ont voulu offrir un cadeau à leurs lecteurs : un conte! Écrit par Rémi Collin et illustré par Michelle Dufresne, publié aux éditions Guy Bélisle, il est destiné aux petits et aux grands qui ont conservé leur cœur d’enfant! Bonne lecture.


C’est le 24 décembre. Un bon vieillard s’affaire à charger son traîneau d’une montagne de cadeaux. Depuis des mois, il confectionne des jouets de toutes sortes: camions, poupées, jeux de construction, jeux de société, patins, raquettes et luges. Son traîneau est solidement construit, ses rennes bien nourris et son habit devrait le tenir au chaud par cette froide nuit d’hiver. Il vérifie une dernière fois sa liste de cadeaux afin de n’oublier personne. Achille, Auguste, Victoire, Rémi et d’autres noms plus rares qui seront peut-être populaires un jour : Léa, Liam, Chloé, Justin.

Tout y est. Il a tout prévu du moins le croit-il. Oups! Il faut accrocher le fanal à la maison pour la retrouver au retour. «Allons Nez Rouge, le jour va tomber, faut y aller. Comme d’habitude tu prends la tête et ton lumignon éclaire la route.» Là-haut quelle vue ! Il fait très noir, mais très loin on voit une faible lueur vers le sud. Nez Rouge entraîne sa troupe vers cette balise qui se transforme peu à peu en une oasis de lumière de plus en plus brillante.



Ils se posent sur le toit des maisons. Le père Noël descend par la cheminée pour se rendre au salon où se trouve le sapin décoré pour la grande fête. Il dépose sous l’arbre les cadeaux qu’il a apportés et se repose un peu en goûtant la collation que les enfants lui ont laissée près du foyer. Puis il remonte, et Nez Rouge le mène vers une autre maison. Durant toute la nuit, il répètera les mêmes gestes en prenant bien soin de ne pas se tromper et laissant au bon endroit le bon cadeau.

Vers la fin de la nuit, le Père Noël termine sa tournée. Nez Rouge l’entraîne dans le ciel pour regagner sa maison. Là-haut c’est la grande noirceur. Pour venir il y avait les lumières des villages pour guider Nez Rouge. Pour le retour, aucun repère. Le Père Noël est désemparé. Vers où se diriger ?

Soudainement sur sa gauche se dessine une gracieuse silhouette. Elle porte une jolie robe rose à volants et se déplace grâce à des ailes diaphanes. Elle s’approche du Père Noël, elle tient dans sa main une baguette lumineuse. Voyant l’air dépité du bon vieillard elle lui demande l’objet de son chagrin. «Je croyais avoir tout prévu, mais je constate que de si loin, je ne peux repérer la lueur de mon fanal et ne peux rentrer chez moi».

La petite fée s’élance dans la noirceur du ciel. Avec sa baguette magique, elle allume des étoiles qui scintillent dans le firmament. Sept étoiles prennent la forme d’une casserole. Plus loin une autre étoile brille plus que d’autres. La fée revient et fait au Père Noël une lecture du ciel. «Vous voyez la casserole ? C’est la constellation de la Grande Ourse, facilement repérable dans la nuit. Prolongez son bord externe sur cinq longueurs et vous trouvez l’étoile Polaire qui indique toujours le Pôle Nord.

Alors le Père Noël est rassuré. Avant de rentrer chez lui il s’accorde un petit repos. Il profite d’un croissant de lune pour se laisser bercer dans la nuit qui s’achève. Depuis cette nuit tous les explorateurs et tous les navigateurs se fient à l’étoile Polaire pour retrouver leurs chemins. Le Père Noël lui n’a jamais eu le sens de l’orientation. C’est pourquoi chaque année il se fait accompagner par sa petite fée qu’on appelle depuis «La Fée des Étoiles».

Le conte a été écrit par Rémi Collin et est illustré par Michelle Dufresne.