Le Bloc québécois attaqué par les conservateurs et les libéraux [PHOTOS]

Le chef libéral Justin Trudeau se prépare pour une entrevue avec Lisa LaFlamme, au réseau CTV, à Toronto, mercredi matin.

OTTAWA - À 12 jours du scrutin du 21 octobre, le Bloc québécois est la cible d’attaques plus insistantes de la part des libéraux et des conservateurs.


Justin Trudeau décrit la formation québécoise comme impuissante tandis que Andrew Scheer la dit obsédée par la souveraineté.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc, s’en amuse.

«Il y a, dans cette stratégie hautement prévisible des autres partis, une admission et une crainte que le Québec donne pas mal de sièges au Bloc québécois», a analysé M. Blanchet lors d’un point de presse à Gatineau, mercredi.

«Le Bloc ne peut pas mener un plan pancanadien contre les changements climatiques», avait dit plus tôt, à Markham en Ontario, un chef libéral qui en appelait aux intérêts environnementaux des Québécois qui, d’après lui, sont «encore plus que beaucoup d’autres Canadiens» préoccupés par l’environnement.

Le chef conservateur, lui, en appelait aux préoccupations financières des Québécois.

«Notre priorité, c’est de rendre la vie plus abordable et laisser plus d’argent dans les poches des Québécois et Québécoises. La priorité de M. Blanchet, c’est de travailler avec le Parti québécois pour la souveraineté», a affirmé Andrew Scheer lors d’un arrêt à la frontière canado-américaine.

«Les Québécois et Québécoises ont fait un choix l’an dernier. (Ils ont) choisi un nouveau gouvernement. Et maintenant, c’est le temps pour (un) nouveau gouvernement au niveau fédéral qui va renforcer la nation québécoise», a plaidé M. Scheer.

La cheffe du Parti vert Elizabeth May devant une affiche électorale à Montréal, mercredi

Faisant bande à part, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a choisi de ne rien dire du Bloc québécois dans son discours devant le congrès du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), à Montréal.

M. Singh a surtout attaqué le chef libéral, puis le Parti conservateur, et même les verts d’Elizabeth May. Mais pas un mot sur le Bloc québécois qui, pourtant, risque de lui arracher des comtés qui avaient voté pour le NPD en 2015.

Promesses vertes

Aussi de passage à Montréal, la leader du Parti vert a promis, si son parti obtient la balance du pouvoir, d’utiliser ce pouvoir pour obtenir plus de protection de la culture.

Elizabeth May voudra ainsi imposer les revenus des géants du web et les forcer à récolter la TPS - «sans attendre».

Mme May a aussi souligné que son parti augmenterait le financement de Radio-Canada à hauteur de la somme par habitant remise à la BBC, le diffuseur d’État au Royaume-Uni. Car les francophones hors Québec méritent des services de nouvelles de qualité, a-t-elle notamment fait valoir, sur l’esplanade de la Place des arts à Montréal.

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Le chef conservateur Andrew Scheer a choisi le chemin Roxham comme décor, mercredi, pour promettre à Québec «de recevoir avec intérêt» ses demandes d’un plus grand contrôle sur la sélection des nouveaux arrivants sur son territoire.

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Promesses conservatrices

Le chef conservateur a choisi le chemin Roxham comme décor pour promettre à Québec «de recevoir avec intérêt» ses demandes d’un plus grand contrôle sur la sélection des nouveaux arrivants sur son territoire.

«J’appuie (...) la volonté du premier ministre Legault d’exercer plus d’autonomie dans la sélection et les conditions d’accueil de ceux et celles qui veulent immigrer au Québec», a déclaré Andrew Scheer mercredi matin, à quelques pas de la frontière américaine.

Il n’a toutefois pas parlé explicitement du test de connaissance des valeurs que veut imposer le gouvernement Legault, ni du désir du gouvernement caquiste de contrôler le nombre de réfugiés et le nombre d’immigrants qui viennent rejoindre leurs familles.

M. Scheer s’est engagé, s’il est élu, à embaucher 250 officiers de plus pour patrouiller la frontière. Et sans en préciser le nombre, il a dit qu’il déploierait à la frontière, «vers les points chauds des migrants illégaux», des juges de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié. Ces juges traiteraient ainsi plus rapidement les demandes des migrants.

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Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh a fait campagne à Montréal, mercredi.

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Promesses libérales

Mercredi matin, Justin Trudeau avait une date à mettre sur l’une de ses promesses électorales.

«La première chose qu’on fera en tant que gouvernement, c’est de baisser encore une fois les impôts des Canadiens et en plus d’accorder une baisse d’impôts à ceux qui en ont le plus besoin, un gouvernement libéral réélu réduira vos factures de cellulaires de 25 pour cent d’ici deux ans», a-t-il déclaré.

Loi québécoise sur la laïcité, encore

À Québec, pour la seconde journée consécutive, le premier ministre François Legault s’en est pris au chef libéral au sujet de la Loi sur la laïcité.

M. Legault a tenté de justifier pourquoi il épargnait les autres chefs des partis fédéraux et ne commentait que les sorties de M. Trudeau sur ce sujet.

«Moi, je ne peux pas tolérer qu’un chef vienne dire, se vanter, d’être le seul à être prêt à contester la volonté populaire au Québec. Je ne pense pas que c’est comparable avec ce qui a été dit par les autres chefs au débat», a déclaré M. Legault.

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Le chef libéral Justin Trudeau se prépare pour une entrevue avec Lisa LaFlamme, au réseau CTV, à Toronto, mercredi matin.