Ottawa-Gatineau: un futur train devra passer par le pont du Portage

Le pont du Portage est le seul qui se qualifie pour arrimer le futur système de transport en commun rapide dans l’ouest de Gatineau avec le train léger d’Ottawa.

Après analyses, la Société de transport de l’Outaouais (STO) se voit dans l’obligation d’écarter le pont Prince-de-Galles comme lien principal pour arrimer avec le train léger d’Ottawa son futur système de transport en commun rapide dans l’ouest. Un seul des six ponts enjambant la rivière des Outaouais se qualifie; le pont du Portage.


Il s’agit du premier grand constat à ressortir de l’étude complémentaire pour la réalisation d’un système de transport collectif structurant dans l’ouest de Gatineau dont les conclusions sont attendues au printemps 2020. Les cinq scénarios de tracé et de mode de transport qui seront soumis à la population pour consultation dès lundi prochain identifient tous le pont du Portage comme point d’arrimage.

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La présidente de la STO, Myriam Nadeau, a admis avoir été surprise par les résultats de l’analyse, alors qu’initialement, le pont Prince-de-Galles apparaissait comme le lien naturel pour connecter les deux systèmes de transport en commun. Le problème n’est pas le pont, mais la station Bayview du O-Train qui n’a pas été conçue pour accueillir la clientèle gatinoise, a expliqué le directeur général de la STO, Marc Rousseau. 

Après avoir desservi sa propre clientèle ottavienne, la station Bayview ne pourrait pas accueillir plus de 1000 usagers supplémentaires par heure, en période de pointe, alors que le flot de passagers supplémentaires en provenance de Gatineau serait estimé à 6000. Ottawa pourrait éventuellement, dans un horizon de 30 ou 40 ans, faire traverser son train sur le pont Prince-de-Galles afin d’étendre son réseau, mais la même chose est impensable pour Gatineau en raison de son achalandage. 

Pour Mme Nadeau, c’est une démonstration du manque de communication qui a longtemps existé entre Ottawa et Gatineau dans la planification du transport. «Ce n’est pas une surprise pour Ottawa qu’on arrive à ce constat aujourd’hui, a indiqué Mme Nadeau. C’est symptomatique du fait qu’on avait besoin d’une entente et d’une volonté politique claire d’arrimer nos systèmes de transport en commun. Le système de train léger à Ottawa, ça fait plusieurs années qu’il est en planification et en développement. Ça va bien au-delà de l’entente en transport que nous avons depuis 2017. […] Il faut travailler avec la réalité des éléments qu’on a. Le pont Prince-de-Galles demeure un élément pour le déploiement du réseau d’Ottawa. De notre côté, on veut que les gens qu’on dessert à l’ouest de la ville aient un arrimage optimal pour se rendre à Ottawa.»

La STO doit donc planifier un système de transport collectif rapide qui empruntera le pont du Portage et qui se rendra jusqu’à la station Lyon, au Parlement, en plein centre-ville. La STO prévoit que l’insertion de son système à celui d’Ottawa sera «complexe» à cet endroit, mais elle ajoute qu’il s’agit du meilleur point d’arrimage pour bien desservir les deux centres-villes. 

Des travaux devront être réalisés afin que le pont du Portage puisse accueillir un train léger ou un système rapide par bus, mais la STO ne prévoit pas de devoir amputer le pont de voies de circulation. Les voies actuellement réservées au transport en commun représentent essentiellement l’emprise suffisante. Elles pourraient toutefois être déplacées au centre du pont. Il s’agit de détails qui restent à déterminer. 

Le pont Cartier-Macdonald n’a pas été retenu parce qu’il est trop à l’est et qu’il serait peu performant pour desservir le centre-ville d’Ottawa. Le pont des Chaudières n’est pas conçu pour accueillir un tel système de transport, d’autant plus qu’il a été identifié comme lien privilégié entre les deux rives pour le transport actif. Quant au pont Alexandra, il a été jugé, pour l’instant, qu’il n’apportait pas suffisamment d’avantages pour justifier les défis et les coûts que cela représenterait. La STO ajoute toutefois que ce pont que le fédéral a déjà annoncé vouloir démolir et rebâtir dans un horizon de dix ans doit être considéré pour le développement futur et à long terme du réseau.