Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, affirme au contraire donner aux parents « pas mal de flexibilité ».
C’est ainsi qu’il a répondu entre autres à l’Association juridique canadienne pour l’école-maison (HSLDA), qui lui a demandé la semaine dernière d’assouplir ou de retirer son projet de règlement.
Le règlement en ébauche oblige l’enseignement d’un contenu minimal en langues, mathématique, sciences et univers social, ainsi que la passation d’examens ministériels.
Il exige aussi que les quelque 5000 petits Québécois scolarisés à la maison se présentent à des rencontres dans le but de permettre un meilleur suivi.
À l’heure actuelle, les familles qui font l’école à la maison sont tenues d’enseigner certaines matières, comme le français, l’anglais et les mathématiques, mais peuvent choisir la manière dont elles le font. Les examens du ministère sont optionnels.
En renforçant la réglementation, le ministre Roberge cherche à empêcher l’utilisation de l’école à la maison comme « astuce » pour se soustraire à la Loi sur l’instruction publique. Selon lui, des parents prétendent faire l’école à la maison, mais, en réalité, envoient leurs enfants dans une école religieuse, où ils ne suivent pas le programme de formation de l’école québécoise.
Mais selon la HSLDA, le gouvernement Legault pénalise l’ensemble des parents, car il élimine la flexibilité qu’ils recherchent lorsqu’ils choisissent de faire l’école à la maison.
« Personne n’est brimé d’aucune façon, a insisté le ministre lors d’une récente mêlée de presse à l’Assemblée nationale. Je pense que s’ils prennent bien conscience du projet de règlement qui est là, ils vont constater qu’on leur donne quand même pas mal de flexibilité. »
« Il y a plus de flexibilité dans mon règlement que ce qu’il y avait il y a deux ans, avant qu’on modifie la loi », a-t-il ajouté.
Par exemple, dit-il, les enfants auront quatre ans pour passer un premier examen ministériel.
Cela est plus restrictif que le règlement actuel, qui a été adopté par l’ex-ministre libéral de l’Éducation Sébastien Proulx, mais plus flexible que ce qui existait avant l’adoption de la loi 144.
« Avant, il fallait qu’il y ait dans l’école à la maison exactement ce qui se passait dans les écoles. Nous on offre davantage de flexibilité, on donne du temps jusqu’au premier examen ministériel, on leur permet de faire des cycles de deux ans d’apprentissage », a expliqué M. Roberge.
Le ministre dit vouloir garantir le droit à l’éducation à tous les enfants du Québec, afin de s’assurer qu’ils puissent un jour décrocher un diplôme et prendre leur place dans la société québécoise.