«Pour nous, cet événement sert à mettre en lumière les femmes d’affaires de la région, de créer un mouvement dynamique, de motiver nos troupes et de créer un engouement pour l’entrepreneuriat», explique Mme Proulx.
Selon la directrice régionale de Femmessor, Sophie Trudel, les femmes d’affaires et professionnelles aiment être inspirées par leurs consoeurs.
«C’est pour ça que ces activités-là sont importantes. Je pense que les hommes aiment ça se faire inspirer, mais je pense que c’est plus typiquement féminin d’être inspiré par des gens autour de soi», est-elle d’avis.
Mme Trudel estime aussi que l’entrepreneuriat au féminin dans la région se porte bien. Elle constate que de plus plus de femmes prennent leur place dans des secteurs non traditionnels. « Par exemple, on retrouve des femmes électriciennes, un domaine autrefois réservé aux hommes, alors qu’il y a 20 ans, les femmes qui osaient se partir en affaires étaient surtout des coiffeuses ou encore des femmes dans la restauration », fait-elle remarquer.
Des prêts et de l’accompagnement
En plus d’être présent en Outaouais, Femmessor est implanté dans 17 régions administratives du Québec et a comme mandat d’offrir du financement sous forme de prêt et un accompagnement aux femmes d’affaires.
«Beaucoup de femmes se sentent bien d’aller à une place où elles peuvent prendre le temps d’exposer leur projet d’entreprise et qu’elles ne seront pas pressées de devoir sortir du bureau en une demi-heure», explique Mme Trudel.
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Elle constate aussi que l’accompagnement offert par Femmessor, une fois le prêt octroyé, a aussi pour effet de rassurer les autres institutions partenaires qui remettent un prêt aux femmes d’affaires. L’organisme a aussi des «expertes», c’est-à-dire des femmes d’affaires travaillant dans différents milieux tels que le notariat, le marketing, la comptabilité, qui offrent un accompagnement gratuit aux clientes de Femmessor.
Depuis 2012, l’organisme a octroyé dans la région plus de 35 prêts totalisant plus de 915 000 $. Une quarantaine de femmes ont ainsi bénéficié de ces montants, soit pour un démarrage, soit pour faire croître leur entreprise.
Si dans le passé, Femmessor offrait un prêt uniquement aux femmes qui détenaient au moins 51 % des parts de leur entreprise, l’organisme a depuis revu ce critère pour le réduire à un minimum de 25 %. Cette baisse permet à un plus grand nombre de femmes de se prévaloir d’un prêt.
Codéveloppement
Femmessor a aussi lancé ce mois-ci un projet de codéveloppement, qui comprend une cellule à Gatineau et une cellule à Montebello. L’initiative vise à réunir dans une même salle des femmes d’affaires qui, ensemble, explorent les problèmes qu’elles rencontrent au sein de leur entreprise, afin de s’entraider et trouver des solutions. Le tout se déroule avec l’aide d’un animateur dans un cadre formel.
Selon Mme Trudel, les effets bénéfiques du codéveloppement sont nombreux. «C’est prouvé que les gens qui vont faire du codéveloppement, après un certain temps, ça les aide au niveau de leur profit, ils se sentent mieux et sont moins stressés», explique-t-elle.
Le RFAQ planche pour sa part sur la mise sur pied de cellules d’entraide dans la région afin de permettre aux femmes d’affaires et professionnelles de se réunir en petits groupes pour discuter d’enjeux les préoccupant. Selon Mme Cadieux, cette initiative permettra notamment de briser l’isolement.
«La cellule d’entraide réunit des femmes de différents milieux qui peuvent se partager leurs bons et moins bons coups, profiter de conseils personnalisés, ainsi que d’un transfert d’expertise. Le tout reste confidentiel, soutient-elle. Ça permet de développer des liens durables et de partager des stratégies gagnantes», poursuit Mme Cadieux.