Préférence linguistique sur la carte Santé: toujours en attente

Près de quatre mois après que la députée Amanda Simard a présenté un motion pour identifier la préférence linquistique sur la carte santé, aucun changement n’a été apporté.

Le projet d’identifier la préférence linguistique des Ontariens sur leur carte Santé stagne. Quatre mois après que la députée de Glengarry-Prescott-Russell, Amanda Simard, ait présenté une motion en ce sens, qui avait été adoptée à l’unanimité, rien n’a bougé du côté des ministères impliqués.


Au ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, on confirme que rien n’a changé au cours de la dernière année. Même son de cloche auprès du Ministère des Services gouvernementaux.

De son côté, l’attachée de presse de la ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Christine Elliott, n’a pas confirmé ni infirmé si une directive avait été donnée renvoyant aux propos émis par le porte-parole du ministère.



Le projet, qui avait été initié par l’ancien gouvernement libéral, fait partie des demandes de la communauté francophone afin d’améliorer l’offre de service dans la langue de Molière.

La députée libérale et ancienne ministre aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, croit qu’il s’agit d’un manque de volonté politique.

«C’est 100% un manque de volonté politique. C’est dans le meilleur intérêt d’un gouvernement de pouvoir capter cette information qui va lui permettre de façon factuelle d’aller au-devant pour offrir de meilleurs services de santé en français», confie la députée d’Orléans.

Cette dernière rappelle que son gouvernement avait finalisé presque toutes les démarches menant à la concrétisation du projet.



«Tout était en marche avant juin 2018. Il suffisait de dire oui et de transférer les fonds pour que les ministères de la Santé et des Services gouvernementaux puissent aller de l’avant, ajoute-t-elle. J’étais très fier de voir que Mme Simard voulait mobiliser le gouvernement Ford en vue d’aller de l’avant pour financer le projet.»

En attente de directives claires

À ce jour, la carte Santé est bilingue, mais ne spécifie pas la langue désirée par le patient. Un tel changement permettrait de connaître plusieurs données sur l’état de santé des francophones, en plus de savoir où ils vont pour obtenir des soins et ainsi faciliter l’offre active, estime Jacinthe Desaulniers, présidente-directrice générale du Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario (RSSFEO).

«Je pense que ça relève de la ministre Elliott. Il faut qu’elle donne la directive claire et précise à ses hauts fonctionnaires qu’elle veut que ça se réalise», croit Mme Desaulniers.

D’après les propos qu’elle entend dans le milieu, la PDG du RSSFEO pense que la mise en ouvre du projet d’ajouter la variable linguistique sur la carte verte pourrait se faire rapidement dès que le feu vert sera donné.

«S’il y a une volonté politique et s’il y a une directive claire de donnée aux fonctionnaires, je semble comprendre que ce n’est pas si difficile que ça à mettre en oeuvre. On a eu une première directive claire quand tous les élus ont voté pour la motion [en octobre]. Là il s’agit que la ministre dise ‘’on le fait’’. Qu’elle donne suite à la motion qui a été votée à l’unanimité, c’est ça l’attente», affirme-t-elle.

La possible transformation du système de santé en Ontario inquiète le Réseau.

«Je suis plus inquiète de voir s’il y aura une transformation majeure, parce que dans ce cas il va y avoir beaucoup de compétition pour avoir de l’attention à court terme, explique Mme Desaulniers. On veut s’assurer que ça continue d’être une priorité. Mais l’avantage, c’est que du côté de la communauté francophone on est encore tous d’accord que c’est une initiative qui doit aller de l’avant.»