Québec s’apprête à indexer le programme Accès logis

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, veut indexer le programme Accès Logis et ainsi accélérer la construction de logements abordables.

Le gouvernement caquiste est « sérieusement engagé » à combler les retards dans la construction de logements abordables provoqués par l’absence d’indexation depuis dix ans du programme Accès logis. Il n’attend que l’aide financière du fédéral pour aller de l’avant, a précisé la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, jeudi, en marge du caucus présessionnel qui se tenait à Gatineau.


Le gouvernement précise vouloir ajuster les coûts de construction des projets reconnus par le programme afin qu’ils soient représentatifs des prix réels sur le marché. Des projets représentant plus de 350 unités de logements abordables sont dans l’attente de cette révision du programme pour être mis en chantier. C’est plus de 12 000 dans l’ensemble du Québec, a noté la ministre.

« La dernière fois que les coûts ont été ajustés, c’était en 2009, ça fait dix ans, a-t-elle rappelé. C’est souvent impossible pour un promoteur de réaliser son projet. Dans certaines régions, des projets sont en attente depuis quatre ou cinq ans. Ici, à Gatineau, il y a des projets qui sont en attente parfois depuis 12, 13 ou 15 ans. » Les longs délais et le taux d’inoccupation de 1,2 % qui afflige Gatineau sont des facteurs qui seront considérés par Québec dans le choix des projets à financer en priorité. Le gouvernement doit d’abord s’entendre avec Ottawa sur les modifications du programme.

« On veut faire des changements, des vrais changements en habitation au Québec, insiste la ministre Laforest. On négocie avec le fédéral et on est en attente. On souhaite pouvoir rapidement aider à débloquer le milieu de l’habitation au Québec. »

Le gouvernement Legault souhaite « synthétiser » le programme Accès logis afin de le rendre moins compliquer à administrer et pour accélérer la livraison des projets. « On travaille avec le fédéral, j’ai beaucoup d’échanges avec le ministre Duclos, dit-elle. Il est lui aussi intéressé à faire avancer les choses. Il comprend la situation. Ne soyez pas inquiets, je vais faire avancer les choses en habitation, il y a trop de gens dans le besoin. »

Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, dit sentir de la part du gouvernement qu’il est mobilisé à trouver des solutions pour sortir Gatineau et les autres régions de la crise du logement. « Il sent l’urgence, dit-il. Les prochaines semaines seront importantes ».

La Ville interpelle aussi Québec sur la possibilité de mettre des mesures transitoires en place afin de faire face aux prochains mois. La tornade de septembre 2018 et les inondations du printemps 2017 ont fait mal au parc de logements abordables de Gatineau. Le gouvernement provincial pourrait subventionner une partie du loyer de locataires hébergés dans le secteur privé. « C’est une mesure à court terme intéressante, a-t-il dit. Plusieurs familles de sinistrés de la tornade sont logées jusqu’en juin, mais après ça il y a un vide. Il faut trouver une solution parce que sinon, ces gens seront dans la rue. »

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Vers une «belle entente» pour le pacte fiscal avec les municipalités

Le gouvernement du Québec n’a pas l’intention de dévoiler son jeu trop rapidement dans le cadre de la négociation qui s’amorce pour en venir à une entente sur le nouveau pacte fiscal avec les municipalités. 

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, de passage à Gatineau pour le caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec (CAQ) a indiqué que « tout est sur la table », allant du plus petit programme au transfert d’un point de la TVQ. 

Elle a ajouté que l’enjeu des tenant lieu de taxes font aussi partie de la négociation. Actuellement, Québec ne verse que 60 à 70 % de sa facture de taxes foncières aux villes. 

Pour le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, c’est « un principe évident que Québec doit payer ses taxes aux municipalités parce que sinon, on se retrouve à subventionner Québec ». 

Le maire indique percevoir une ouverture de la part de Québec sur cette question. 

Mme Laforest a ajouté qu’elle est confiante de pouvoir « régler une belle entente » avec les municipalités.