Des éoliennes et des toits verts

La Ville de Gatineau fera plusieurs changements à sa réglementation en urbanisme en autorisant, entre autres, l’installation d’éolienne domestique.

L’utilisation d’une éolienne domestique serait bientôt autorisée dans certaines zones de la Ville de Gatineau, et chaque nouvelle résidence devrait éventuellement comprendre une sortie électrique permettant la recharge des véhicules électriques.


La Ville de Gatineau s’apprête à faire plusieurs changements à sa réglementation en urbanisme afin de favoriser la construction de bâtiments verts sur son territoire. Ces modifications ont été présentées, jeudi, par le service de l’urbanisme, à la commission sur l’aménagement du territoire, de l’environnement et de l’habitation. Le conseil devrait être en mesure de se prononcer sur ces nouveaux règlements plus tard cet hiver. 

Les nouvelles mesures réglementaires touchent principalement le chauffage solaire, les énergies renouvelables, l’économie d’eau potable, la gestion des eaux de ruissellement, l’installation de toits verts et blancs et la promotion des véhicules électriques. Ces changements s’inscrivent dans l’exercice de concordance de la réglementation avec le nouveau schéma d’aménagement. Les règlements modifiés viseront d’abord les nouveaux bâtiments et aménagements. La réflexion devra se poursuivre quant au parc d’immeubles existants. 

Changements

Gatineau a déjà modifié, dans les derniers mois, sa réglementation pour autoriser l’utilisation de panneaux solaires et l’installation de système de géothermie. Elle s’apprêterait à faire un pas de plus en autorisant l’installation d’éoliennes domestiques sur des terrains de grandes dimensions situés en dehors du périmètre d’urbanisation. Le directeur du Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO), Benoît Delage, a toutefois rappelé que les spécialistes sont d’avis que la région a un « potentiel éolien » très faible. « On peut l’autoriser, mais on a un devoir, comme ville, d’informer les gens sur les solutions les plus performantes, dit-il. Il faut s’assurer que les gens investissent dans les bonnes choses. »

L’urbanisme veut aussi modifier ses exigences lors de l’implantation de nouveaux ensembles domiciliaires afin de favoriser et promouvoir le chauffage solaire, notamment pour les aspects du lotissement, de l’orientation des maisons et l’aménagement des pièces intérieures. 

Des mesures plus sévères pour économiser l’eau potable seraient éventuellement exigées. Cela passerait par l’installation d’une robinetterie à faible débit d’eau et des mesures de récupération de l’eau de pluie. La plantation d’arbres à l’intérieur des aires de stationnement de plus de 20 cases serait aussi exigée. 

Gatineau pourrait aussi exiger que les toits plats ou à faible pente soient obligatoirement blancs ou végétalisés afin de réduire les îlots de chaleur. « En permettant les toits verts, on envoie déjà un signal aux constructeurs et aux citoyens que c’est possible, note la présidente de la commission, Maude Marquis-Bissonnette. Comme ville, on peut faire en sorte d’avoir un environnement [réglementaire] propice à ce type de technologie. » Gatineau pourrait aussi imposer une superficie de toit végétal dans les nouveaux développements domiciliaires. Tous les nouveaux bâtiments devraient par ailleurs comprendre une sortie électrique extérieure de 240 V pour recharger les véhicules électriques. 

La directrice du module de l’aménagement du territoire de la Ville de Gatineau, Catherine Marchand, précise que la Ville fait face à une industrie de la construction qui n’est « pas très ouverte aux changements » et à des acheteurs qui voient mal le retour sur leur investissement dans le domaine. « C’est pourquoi nous privilégions une approche évolutive », note-t-elle. Des discussions avec l’Association des professionnels en construction d’habitations du Québec (APCHQ) et l’Association de la construction du Québec (ACQ) auront lieu dans les prochaines semaines afin de les informer des changements à venir.