Le financement alloué au CAO par la province a été abaissé à 64,9 millions $, au lieu des 69,9 M$ attendus, pour l’exercice budgétaire couvrant la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, a rapporté vendredi Radio-Canada.
« Ces coupes viennent directement toucher le milieu des arts à la source, c’est-à-dire ses créateurs. Le milieu se bat déjà pour remonter la pente avec les coupes faites par les anciens gouvernements en Ontario », a réagi l’APCM par voie de communiqué.
« Nous hypothéquons la capacité de l’Ontario de jouer un rôle important en matière de création et d’innovation artistique pour les années à venir », poursuit l’organisme, en dénonçant ce qu’il perçoit comme un « sous-financement générationnel qui a des impacts dévastateurs sur la culture [et] l’économie culturelle ».
Sous le seuil du salaire minimum
L’APCM calcule que « les artistes gagnent des salaires bien en dessous du seuil de pauvreté, soit en moyenne 23 000 $ par année », ce qui équivaut à 12 $/h, ce qui est en deçà du salaire minimum, fixé en Ontario à 14 $/h, en 2018.
Or, au cours de cet exercice financier, le CAO « a pu appuyer plus de 2 294 artistes et 1 474 organismes, ce qui équivaut à une contribution de moins de 5 $ par Ontarien envers les arts », estime l’APCM, en s’appuyant sur des statistiques de 2017-2018.
« Couper un appui si important aux artistes professionnels qui vivent déjà dans des conditions défavorisées, c’est envoyer un message très clair à la population que les citoyens moins bien nantis n’ont aucune valeur aux yeux du gouvernement actuel. »
L’APCM souhaite que les élus provinciaux et la population ontarienne générale « tiennent compte de la contribution du milieu des arts à l’économie, la vitalité et le bien-être de la société au complet en Ontario ».
Le président de l’APCM, Daniel Sauvé, déplore en outre que ces annonces soient survenues « juste avant les fêtes de Noël, comme si cela pouvait se noyer dans le bruit des festivités ». « C’est très maladroit. Assez, c’est assez ! », clame-t-il.
Ces récentes coupes au sein du CAO surviennent dans la foulée d’annonces ciblant le Commissariat aux services en français de l’Ontario et l’Université franco-ontarienne, et de la révision du financement de La Nouvelle Scène, le principal centre de diffusion théâtral francophone d’Ottawa.