Malgré la pluie et le froid qui accompagnaient cette journée grise, la communauté juive d’Ottawa n’a pas perdu de temps pour rendre un dernier hommage aux victimes de la fusillade de Pittsburgh. Samedi, un homme antisémite a ouvert le feu dans une synagogue, tuant 11 personnes, dont une Canadienne originaire de Toronto âgée de 75 ans.
Selon Geneviève Nevin, membre de l’organisme Voix juives indépendantes Canada, le plus important, lors de telles crises, est de rester solidaire.
« On veut montrer notre solidarité avec la communauté juive d’Ottawa, mais aussi avec les autres personnes et les autres pays qui luttent constamment contre le suprémacisme blanc, le fascisme et le nazisme », dit-elle.
Lorsqu’elle a pris connaissance de la tragédie, Mme Nevin avoue avoir traversé une période « de choc et de tristesse ».
« Le suprémacisme blanc est en croissance aux États-Unis et en tant que communauté, on se doit de se soutenir et de continuer à se positionner contre le racisme et le suprémacisme blanc », indique-t-elle.
D’ailleurs, bien que le Canada soit une terre d’accueil multiculturaliste, Mme Nevin rappelle « qu’on n’est pas à l’abri » de ce genre de comportement.
« Ici, en Ontario, le premier ministre Doug Ford a posé en compagnie de Faith Goldy, elle-même une personnalité d’extrême droite », évoque-t-elle.
Le député provincial d’Ottawa-Centre, Joel Harden, s’est joint à l’événement et en a profité pour glisser quelques mots.
« J’ai été très attentif à ce que les gens ont dit ce soir et ce qui me vient en tête, c’est qu’il faut absolument répondre à ces actes de violence par l’amour », lance-t-il.
La cérémonie s’est terminée par une prière en mémoire des victimes ainsi que par des accolades entre les gens qui se sont mis ensemble pour se réconforter des événements.
Des veilles à Montréal
Des communautés juives se rassembleront aussi à Montréal. Le rabbin Reuben Poupko, originaire de Pittsburgh, a déclaré qu’une veille organisée lundi à la synagogue Beth Israel Beth Aaron, à Montréal, serait l’occasion pour les membres de la communauté de se donner de l’espoir et de la force. « Chacun d’entre nous peut s’identifier à ce qui s’est passé », a-t-il souligné en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.
Le rabbin est devenu très émotif au moment de parler de Rose Mallinger, une survivante de la Shoah âgée de 97 ans, abattue par le tireur.
« Survivre à la Shoah et trouver refuge dans un pays libre pour perdre la vie en faisant ce que tu devais faire, soit te rendre à la synagogue le samedi matin... C’est difficile à comprendre », a-t-il commenté la voix brisée.
M. Poupko souligne que sa communauté trouve du réconfort dans le soutien d’autres communautés religieuses et de la population en général qui dénoncent unanimement cet acte de violence.
Une autre manifestation s’est déroulée dimanche après-midi devant le musée de l’Holocauste à Montréal. Des rassemblements sont également prévus à Halifax et à Vancouver. Avec La Presse canadienne