Rien n’a été laissé au hasard et les préparatifs ont été faits à vitesse grand V dans les dernières semaines, s’est exclamée la directrice générale des Mosaïcultures internationales, Lise Cormier, spécifiant que le peu de temps alloué pour confectionner et installer les œuvres au parc Jacques-Cartier s’est avéré « un défi colossal ».
« Nous sommes prêts, nous sommes même plus en avance que l’an passé. C’est sûr qu’il y a encore de petits ajustements à faire, c’est normal. Je suis très satisfaite, notre équipe est exceptionnelle avec les conditions dans lesquelles elle devait travailler cette année. En 18 ans, c’est l’échéancier le plus serré que nous avons dû respecter. Une chance que Mère nature était de notre côté cette fois-ci », a-t-elle affirmé.
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Ce n’est qu’au début avril, rappelons-le, que les gouvernements provincial et fédéral ont octroyé du financement à l’événement (3 millions $), assurant ainsi le retour pour une seconde année de l’exposition florale qui a attiré plus de 1,3 million de curieux à Gatineau en 2017.
Faisant pression sur les députés Maryse Gaudreault et Greg Fergus, Mme Cormier était si convaincue que l’événement devait revenir en Outaouais que la commande des 5,5 millions de plantes a été passée avant même que le feu tourne au vert à Québec et Ottawa.
Présentée jusqu’au 15 octobre sous le thème Un voyage merveilleux, l’exposition horticole promet d’en mettre plein la vue, et ce autant aux citoyens de la région qu’aux touristes.
La pièce maîtresse est sans aucun doute L’Arbre aux oiseaux, composée de 56 espèces d’oiseaux en danger d’extinction, dont le pic à tête rouge et le pluvier siffleur. L’œuvre, qui sera photographiée des milliers de fois, pèse au-delà de 100 tonnes et a une cime dont le diamètre atteint 18 mètres.
Pas d’inquiétudes
Après le succès retentissant connu l’an dernier, l’organisation est consciente que la barre peut paraître haute étant donné qu’il y a maintenant des tarifs d’entrée, mais estime que son objectif fixé à 500 000 visiteurs n’est pas illusoire.
« Je ne suis pas inquiète du tout, car on avait fait des sondages et les tarifs sont même plus bas que ce que les gens étaient prêts à payer. C’est la plus belle exposition qu’on a faite jusqu’à maintenant. Je suis certaine que les gens vont en avoir pour leur argent », soutient Mme Cormier, qui conseille aux Gatinois de visiter l’exposition au minimum à trois reprises pour constater l’évolution des couleurs.
La mairesse suppléante de Gatineau, Louise Boudrias, n’a pas manqué de dire qu’après l’année exceptionnelle qu’a connue l’Outaouais au chapitre du tourisme avec les célébrations du 150e anniversaire de la Confédération, il fallait trouver un moyen de continuer à surfer sur cette vague.
« Nous savions qu’il y avait des défis à relever pour éviter les lendemains de veille », a-t-elle dit, ajoutant que les Mosaïcultures cadraient tout à fait avec « l’ADN » de Gatineau.
Le site sera ouvert tous les jours de 10 h jusqu’à la brunante. Le coût d’entrée pour les résidents de Gatineau de 12 ans et plus est de 15 $ et il s’agit d’un abonnement valide pour toute la saison.
L’accès au parc est gratuit pour les enfants de 11 ans et moins de Gatineau.
Dans le cas des non-résidents, les frais d’admission sont de 20 $ pour les 12 ans et plus (18 $ pour les étudiants et aînés) et de 5 $ pour les enfants de 6 à 11 ans.
L’entrée est libre pour les tout-petits de cinq ans et moins.
DES OPINIONS EN DEMI-TEINTE
Au jour 1 de l’exposition Mosaïculture Gatineau, des visiteurs interrogés par Le Droit avaient bien des fleurs à lancer aux organisateurs. L’ombre au tableau semble le coût du stationnement, qui fait encore l’objet de critiques malgré la diminution par rapport à l’an dernier.
Cette année, il faut débourser 14 $ pour obtenir un espace de stationnement dans l’un des endroits désignés par l’événement, sur la rue Laurier.
Éric Pousseur, un résident de Vaudreuil-Dorion venu passer quelques heures dans la région pour découvrir l’exposition, est d’avis que le tarif est trop onéreux.
« Non seulement on n’indiquait pas le prix du stationnement sur le site web, mais c’est aussi un peu cher, sachant qu’on paie déjà 40 $ (en couple) pour accéder au site », a-t-il lancé.
Malgré ce bémol, il affirme que le coût d’entrée dorénavant exigé est de l’argent bien investi.
« C’est vraiment très beau, je suis impressionné. Et j’imagine que si l’on venait plus tard dans la saison, les œuvres auraient changé », ajoute-t-il.
Charmée par sa visite aux Mosaïcultures l’été dernier, la résidente de Montréal Danielle Proulx n’a pas hésité une seconde à se déplacer 200 km plus à l’ouest et à rééditer l’expérience avec son conjoint.
« Il me semble que les plantes sont déjà plus à maturité et qu’il y en davantage. Le site est propre aussi. C’est magnifique. C’était planifié qu’on revienne et on pense même être de retour à l’automne », affirme-t-elle.
La touriste n’a rien contre l’idée d’avoir à débourser 20 $ pour accéder au parc Jacques-Cartier, rappelant qu’un simple repas dans un restaurant d’une chaîne populaire peut « facilement » coûter davantage. Elle dit préférer une activité en plein air.
Deux amies résidentes de Québec et d’Ottawa se sont dites très satisfaites des œuvres qui défilaient devant leurs yeux, mais ont confié que le coût total, incluant le stationnement, les faisait un peu sourciller.
Sur la question du stationnement, la directrice de Mosaïcultures internationales de Montréal, Lise Cormier, est d’avis que l’organisation a fait ses devoirs.
« L’an passé, les gens trouvaient que 20 $ c’était trop. On a abaissé le prix à ce qui est normalement payé aux alentours. On est au diapason des stationnements », a-t-elle dit.
MOSAÏCULTURE GATINEAU 2018 EN CHIFFRES
- 45 oeuvres florales, dont 10 nouveautés
- 116 jours d’exposition
- 17 week-ends pour profiter de l’événement
- 500 000 visiteurs anticipés sur le site (1 317 000 visites en 2017)
- 5,5 millions de plantes (plantées à la main)
- 209 variétés de plantes et de fleurs
- 150 horticulteurs au travail
- 5 millions $ en financement de la Ville de Gatineau et des gouvernements provincial et fédéral
- 16 mètres de hauteur et un poids de 100 tonnes pour l’oeuvre maîtresse «L’Arbre aux oiseaux»
- 56 espèces d’oiseaux en danger d’extinction composent cette oeuvre phare
- 23 M$ en retombées économiques anticipées