« Mon père, Bruce Amos, a été chef de cabinet du premier ministre Jean Chrétien pendant quelques années, dit-il. Il a ensuite été un haut dirigeant à Parcs Canada pendant 30 ans. Mon père a son empreinte sur presque tous les parcs nationaux au Canada. Et c’est lui qui m’a inspiré vis-à-vis l’environnement. Mais au-delà de l’environnement, c’est la façon de voir notre pays. »
Et William Amos l’a vu, notre pays, lui qui été pendant de nombreuses années guide d’expéditions en canot sur les rivières canadiennes.
« J’ai pagayé pratiquement toutes les rivières du Canada, dit-il. Au Yukon, dans le nord de l’Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique, partout. Et je le fais toujours. Je quitte d’ailleurs pour une expédition en kayak à la Baie Georgienne cet été. Mais à l’époque, je travaillais chaque année dans un camp d’été et j’étais guide d’expéditions en canot pour des groupes d’adolescents venus d’un peu partout au Canada. C’était ma façon de me brancher avec les jeunes, mais aussi ma façon de me connecter avec la nature. C’était ma façon d’être Canadien. De se découvrir par le biais d’expériences en nature, de mieux se connaître soi-même et de mieux connaître son pays, c’est toujours comme ça que je me branche avec ce que je considère être l’esprit canadien. »
William Amos a grandi dans l’Ouest d’Ottawa et il habite aujourd’hui le village de Chelsea avec son épouse, Regina, et leurs deux enfants âgés de neuf et sept ans. Et si le député de Pontiac est aujourd’hui parfaitement bilingue, c’est un peu, dit-il, grâce à l’ancien premier ministre Pierre Trudeau.
« Mon français est le produit de la politique du bilinguisme officiel dans les années 1970, explique-t-il. Il y avait ce mouvement pour des écoles d’immersion et j’ai fait toutes mes études, de la maternelle à la fin de mon secondaire, en immersion. J’ai cependant fait mes études universitaires en anglais. Mais pendant mon baccalauréat, j’ai participé à un échange d’un an durant lequel j’ai étudié à Grenoble (en France), où c’était une immersion totale et très utile. De parler français a toujours été très important pour moi. »
Avocat de profession devenu politicien, William Amos est titulaire d’un baccalauréat en arts et sciences de l’Université McMaster, d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université de la Colombie-Britannique et d’un double diplôme de premier cycle en droit civil et en Common Law de l’Université McGill. Il a de plus enseigné le droit à l’Université d’Ottawa pendant huit ans.
Avant d’être élu à la Chambre des communes, en 2015, William Amos était directeur régional d’une organisation environnementale nationale. Il était, comme on dit, dans son élément.
Alors pourquoi le saut en politique ?
« J’ai toujours été passionné par la politique fédérale, répond-il. J’ai travaillé dans le cabinet de Jean Chrétien à l’été de 1996, lorsque j’étais étudiant universitaire. C’était l’été après le référendum (sur la souveraineté du Québec). Et le gouvernement s’était rendu compte que, pendant cette campagne référendaire, il y avait eu des manquements de sa part. Et je le dis gentiment (rire). On savait tous qu’un autre référendum pourrait se reproduire à tout moment et qu’il fallait être mieux préparé. Alors à titre de recherchiste, j’ai fait l’étude des sondages des dix ou 15 années précédentes sur la distinction entre les Québécois et le reste du Canada vis-à-vis l’attachement à leurs symboles et leurs institutions. J’ai grandi dans l’atmosphère post-référendaire. Et je savais que je voulais contribuer à la recréation de cette nation.
« Oui, je suis fier fédéraliste, laisse-t-il tomber. Et la rivière des Outaouais, pour moi, n’est pas une frontière. C’est mon terrain de jeu ! Je me sens chez moi en Outaouais. Ma conception de notre région de la capitale nationale est une vision d’arrimage Ottawa-Gatineau, de complémentarité rurale et urbaine. Pour moi, il ne s’agit pas de deux provinces distinctes. »
— Vous dites-vous en faveur d’un district fédéral ?
« Oui, j’y crois. Mais je ne crois pas que ça fait partie des priorités des gens. Les gens du Pontiac sont plus préoccupés par le développement socio-économique, les services aux aînés et par la création d’emplois. »
— Et dans un tout autre ordre d’idées, M. Amos, j’ai lu quelque part que vous avez déjà été « Grand Frère » au sein du mouvement des Grands Frères et Grandes Sœurs (GFGS) ?
« Oui, lorsque j’étudiais à Vancouver, j’avais 24 ou 25 ans. On m’a demandé d’être Grand Frère pour un garçon de 12 ans qui avait deux mères. Je ne connaissais pas les défis d’une telle famille. Et c’est devenu évident après les avoir rencontrées que cet adolescent avait besoin d’un ami homme dans sa vie. C’était important. Et ces deux mères ont eu le bon instinct de tendre la main à GFGS de Vancouver. Et j’ai été chanceux d’obtenir cette opportunité. Parce que dans le mouvement GFGS, c’est toujours le bénévole qui en bénéficie le plus. On apprend tellement. »