Un Centre d’excellence en cybersécurité voit le jour à Gatineau, un projet évalué à 1,5 million $ sur trois ans dont l’objectif est de créer une « grappe industrielle » incontournable en matière de protection de données numériques.
La députée de Hull, Maryse Gaudreault, a annoncé vendredi l’octroi d’une aide financière de 747 500 $ à l’organisme sans but lucratif In-Sec-M Sécurité, recherche et innovation pour la mise sur pied du centre d’excellence qui s’installera au pavillon Alexandre-Taché de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). La présidence d’In-Sec-M est assumée par l’homme d’affaires gatinois Antoine Normand.
« L’avènement du numérique a modifié et continue de modifier tous les jours tous les aspects de la société québécoise, tous les aspects de notre quotidien, a souligné la députée. Les personnes et les entreprises connectées doivent veiller à la confidentialité et à la protection des données personnelles ou sensibles. »
In-Sec-M, qui regroupe actuellement 23 membres, constitue donc une « grappe industrielle pancanadienne ». L’organisme a été choisi par le biais d’un appel de projets dans le cadre du plan d’action gouvernemental en économique numérique, qui prévoit aussi la création de huit autres centres d’excellence en technologies numériques en province.
« On va faire travailler des entreprises qui ne se connaissent pas ensemble, on va promouvoir ces entreprises-là auprès [...] des gouvernements, des clients et des intégrateurs de technologies, et on va connecter ces entreprises-là avec le monde de la recherche », a indiqué M. Normand.
Bien qu’elles puissent actuellement être en concurrence les unes avec les autres, les entreprises membres d’In-Sec-M y trouveront leur compte, assure le président de l’organisme. « On leur fait comprendre qu’elles ont des perspectives beaucoup plus grandes si elles sont capables de travailler ensemble au lieu d’essayer de commercialiser leur petite innovation chacune de leur côté », a-t-il expliqué.
Le maire de Maxime Pedneaud-Jobin a de son côté souligné que cette nouvelle grappe gatinoise « a une position stratégique avantageuse ». « Le gouvernement fédéral [...] va être pour de longues années le plus grand donneur d’ouvrage en matière de cybersécurité, donc il y a une occasion à saisir et on est mieux placé que les autres », a-t-il dit.
Pour la population, le centre d’excellence devrait proposer diverses activités de sensibilisation sur la protection des données numériques, a fait savoir M. Normand, qui rappelle que « de plus en plus de gens sont touchés par des vols d’identité » ou d’autres types de criminalité informatique.
L’UQO se joint également au projet à titre de partenaire, et vient d’ailleurs d’ouvrir un poste de professeur en cybersécurité.
Le recteur Denis Harrisson a profité de l’annonce de vendredi pour dévoiler son intention de mettre sur pied un programme court de deuxième cycle en cybersécurité, un projet qui pourrait voir le jour dès 2019.