Devant la caméra de la réalisatrice Iolande Cadrin Rossignol (Du Bing Bang au vivant), ils sont une douzaine de personnalités à défiler, toutes de divers horizons et ayant en commun leur implication dans la sauvegarde de l’environnement.
Au premier rang, le réputé astrophysicien Hubert Reeves, mais également l’océanographe américaine Edith Widder, le philosophe et sociologue français Frédéric Lenoir, le conservateur du Jardin botanique de Montréal Michel Labrecque, le «cinéaste des profondeurs» Mario Cyr et le bassiste des Cowboys fringants, également professeur au département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais, Jérôme Dupras.
À tour de rôle, ces intervenants exposent leurs craintes face à la dégradation des écosystèmes, mais aussi devant l’importance pour l’espèce humaine de ne plus se voir comme «le chef-d’œuvre de la création» qui regarde la nature du haut de son piédestal. Son rapport avec la nature et les animaux doit être impérativement corrigé, plaide-t-on.
Les animaux domestiques, par exemple, ont droit au respect et ne doivent plus être considérés comme une simple marchandise, ou comme un «bien meuble», comme c’était le cas encore récemment dans le Code civil.
Les humains n’ont pas le monopole du cœur et de l’altruisme, comme le documentaire le rappelle au sujet du gorille Koko. Ayant appris le langage des sourds, le primate a été en mesure d’exprimer sa peine après la mort d’un chaton qu’il avait adopté.
Notre «rapport affectif» avec les arbres doit également être revu à la lumière des dernières découvertes montrant leur capacité à communiquer entre eux. Quant aux océans, la pêche intensive et le réchauffement climatique y font disparaître des espèces qui n’auront jamais été étudiées.
À quelques jours du Jour de la Terre (le 22 avril), ce documentaire séduit par son approche humaniste. Jamais ne verse-t-il dans le négativisme à tout crin. Au message apocalyptique, son auteure préfère faire appel à l’intelligence du cœur devant les merveilles qui risquent de disparaître si chacun garde la tête dans le sable. À «la force de destruction», il est plus que jamais nécessaire d’opposer «une force de restauration».
AU GÉNÉRIQUE
Cote: ***½
Titre: La Terre vue du cœur
Genre: documentaire
Réalisatrice: Iolande Cadrin Rossignol
Classement: général
Durée: 1h30
On aime: la diversité des intervenants, le rappel sur l’urgence d’agir pour préserver l’environnement
On n’aime pas: l’approche plutôt conventionnelle