Dans un communiqué émis dans l’heure suivant le rejet des offres, le syndicat parlait même d’un « traitement salarial méprisant qui ferait de nous, les professeurs les moins bien payés du réseau de l’Université du Québec. Nous considérons cette dernière offre dérisoire, irrespectueuse du travail des professeurs et de la réalité de la communauté universitaire tout entière ».
Jointe au téléphone par Le Droit, la présidente du SPUQO, Louise Briand, a brandi le spectre d’une grève générale dès le 10 mars, si rien ne se règle.
La syndicaliste réclame, dès ce lundi, la nomination d’un arbitre de différend issu du ministère du Travail.
Les deux parties étaient pourtant très près d’une entente sur le plan salarial pour la période s’étendant de 2015 à 2021 ; seule l’année 2019 fait exception, le syndicat réclamant une hausse de 2,4 %, tandis que la direction espérait un gel.
Le syndicat déplore également le fait que la direction souhaite qu’il renonce à ses griefs et aux plaintes déposées au tribunal du travail; une démarche inacceptable que madame Briand qualifie de « chantage ».
La direction déçue
La direction de l’UQO s’est dite « très déçue » de voir les professeurs rejeter l’offre finale déposée par elle et estimait dans un communiqué, émis peu après celui du syndicat, que l’« offre présentée par la partie patronale allait à la limite de ce que l’UQO peut offrir. »
L’UQO renchérit en affirmant que « la situation est d’autant plus décevante que les parties étaient tout près d’une entente, le 10 février dernier, ayant convenu, d’un commun accord, de retirer plusieurs des demandes pour se concentrer sur l’aspect monétaire, avant que le comité de négociation du SPUQO fasse volte-face », déplore-t-elle.
L’UQO confirme, en fin de communiqué, que « l’issue du vote (de vendredi) met fin au processus de négociation et de conciliation entre l’UQO et le Syndicat des professeurs. »
Interrogé par Le Droit, le recteur de l’UQO, Denis Harrisson, conclut : « on pense qu’on a une bonne offre. Évidemment, s’il y a encore des petites choses, on est prêt à regarder ce qu’on peut faire, mais on est allé pas mal au bout du processus de négociation. »
C’est donc la semaine prochaine que l’on verra si les deux parties s’entendent pour réclamer les services d’un arbitre de différend du ministère du Travail.