Aînés sur la route : pas de panique !

Selon les statistiques de 2016 de la Société de l’assurance automobile du Québec, 17 conducteurs de 65 à 74 ans sur 1000 ont été impliqués dans un accident, une diminution de 2 par rapport à 2011.

Les accidents tragiques de la route impliquant des aînés ont fait couler beaucoup d’encre. Certains coroners ont même fait appel à un renforcement des contrôles de sécurité lorsqu’un conducteur atteint un certain âge. Le débat est lancé et on fait maintenant un lien direct entre la sécurité routière et le vieillissement de la population. Le sujet revient périodiquement dans l’espace public car il est souvent lié à un décès qui aurait pu être évité.


Mais a-t-on considéré le réel risque que les aînés représentent sur la route ? Est-ce que l’importance accordée à ces décès et leur couverture médiatique est proportionnelle aux accidents causés par des aînés sur le réseau routier ? Nous pouvons en douter. Selon les statistiques de 2016 de la Société de l’assurance automobile du Québec, 17 conducteurs de 65 à 74 ans sur 1000 ont été impliqués dans un accident, une diminution de 2 par rapport à 2011. Pour les 75 ans et plus, on dénombre 20 personnes sur 1000, soit une diminution de 3 depuis 2011.

À titre de comparaison, ce sont 35 personnes de 25 à 34 ans qui sont liées à un accident de la route. Pire encore, chez les conducteurs de 16 à 24 ans, on en dénombre 60 sur 1000. 

Loin de nous l’idée de comparer ces catégories d’âge pour revendiquer un statu quo chez les aînés. Nous désirons simplement dissiper l’impression que les aînés au volant sont plus dangereux que d’autres conducteurs. En fait, selon la SAAQ, les 65 ans et plus sont ceux qui sont le moins impliqués dans des accidents de la route.

Le gouvernement du Québec a déposé des amendements au Code de la sécurité routière avec le projet de loi 165 ; il n’a pas cru bon de resserrer les règles envers les aînés. Il serait pertinent que la SAAQ publie des statistiques plus détaillées des tranches d’âge supérieures à 75 ans afin de déterminer s’il existe un réel problème. À partir de là, nous pourrons avoir une discussion éclairée et rationnelle sur la présence accrue d’aînés de 80 ans et plus sur nos routes.

La sécurité routière est un sujet qui tient à cœur à l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic. Nous avons d’ailleurs mis sur pied le programme Bonne route !, une formation de rafraîchissement des connaissances théoriques pour aînés.

L'auteur du texte est Donald Tremblay, Président de l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic.