Déjà, avant même le lancement officiel qui aura lieu pour la Saint-Valentin, plus de 1000 personnes sont inscrites sur GoSeeYou, maintenant bien rodée, indique l’entrepreneure Mélanie Trudel. Pourquoi une application? La femme d’affaires explique que la demande est incroyable de la part des nombreux célibataires de la région et même de la province, et que les événements ponctuels qu’elle organise partout au Québec ne suffisaient plus.
Le nom anglophone vise à s’exporter mieux hors du Québec. «Je vise l’Amérique du Nord.»
Mme Trudel a aussi voulu contrer certaines failles qu’ont à son avis les applications actuelles. Ainsi, il y a une icône «sérieux» pour bien identifier les gens qui cherchent un compagnon ou une compagne à long terme. «Une personne qui n’a pas activé cette icône recevra un message dissuasif lorsqu’elle voudra signaler son intérêt à quelqu’un qui cherche du sérieux», explique Mme Trudel.
Famille et horaires
Une option permet aussi d’indiquer clairement la situation familiale. On peut indiquer si on est parents (de jeunes ou de vieux rejetons!), si on veut avoir des enfants et si on accepte de fréquenter des gens qui en ont. Une façon de mieux éviter des irritants potentiels à la source.
Vos horaires atypiques compliquent vos amours ou au contraire vous souhaitez rencontrer quelqu’un qui fait du 9 à 5 comme vous? Une case vous donnera l’heure juste sur les horaires des candidats. Encore une fois, l’idée est de limiter au maximum les mauvais matchs.
Possible aussi de quantifier à l’aide d’étoiles vos intérêts, pour savoir par exemple si votre flamme potentielle aime le sport un peu, beaucoup ou à la folie.
Fonctions gratuites
Plusieurs fonctions qui sont en général payantes sur les applications du genre sont gratuites sur GoSeeYou. Ainsi, il est possible, si on a par erreur «glissé à gauche», c’est-à-dire refusé une personne, de revenir en arrière pour la choisir. Il est aussi possible de voir qui a exploré son profil.
Des appels audio et vidéo sont intégrés à la plateforme, ce qui donne l’occasion de se parler directement et rapidement, sans avoir à donner votre numéro de téléphone ou donner accès à Messenger à quelqu’un que vous connaissez à peine.
«On a beaucoup plus d’informations que sur Tinder en partant, [ce qui permet] d’accélérer un peu le processus d’analyse de la fiche», indique Mme Trudel
Si l’application est gratuite, elle aura tout de même un volet payant, comme plusieurs autres, pour obtenir certains privilèges supplémentaires. Ainsi, il n’est pas possible de donner plus de 12 «See You» par jour. Il faudra payer pour envoyer plus de ces notifications, qui indiquent votre intérêt.
«Je veux que ça soit ça parce que je ne veux pas que les gars envoient des “See You” à n’importe qui.» Il est aussi possible d’activer un mode discret pour consulter des profils sans laisser de traces.
Mme Trudel croit toutefois à l’importance de se rencontrer en personne. «Je souhaite inciter les gens à se rencontrer rapidement dans le réel plutôt que de s’éterniser dans le virtuel», fait-elle valoir. D’ailleurs, une suggestion de premier rendez-vous chez un de ses partenaires d’affaires est envoyée lorsque les deux personnes échangent plus de 100 bulles de messagerie. «Ça arrive quand même vite dans le processus et on n’a pas la peur de se faire rejeter, comme c’est le système qui le fait.»
Pour infos : celibatairesquebec.com et goseeyou.com
***
LE GRAND POTENTIEL DU MARCHÉ DU CÉLIBAT
Dès son premier événement en 2014, l’entrepreneure Mélanie Trudel a vu l’immense potentiel du marché des célibataires. «La première soirée, j’étais sold out et on a même refusé des gens. C’était dans une galerie d’art. On a eu 120 personnes.»
Mme Trudel joue les entremetteuses depuis ce jour. De façon professionnelle, du moins, puisque la femme de 36 ans a toujours aimé «matcher» des amis. «Ça n’a jamais arrêté depuis ce temps-là», dit la femme d’affaires, qui a quitté son emploi dans les télécoms il y a un an pour se consacrer à temps plein à ses projets.
Son entreprise s’est déjà fait remarquer pour certains coups d’éclat, comme des événements pour trouver l’âme sœur organisés au Carnaval ou même... dans les allées d’une épicerie.
«L’application, c’est un accélérateur virtuel de rencontres, qui permet de rencontrer dans le réel, alors que les événements, c’est vraiment pour ceux qui sont blasés du virtuel et qui veulent rencontrer toute de suite dans le réel», explique-t-elle.
Application, voyages, événements, coaching, blind date... Célibataires Québec s’attaque au célibat sur tous les fronts.
Sans critères
L’entreprise s’appelait Célibataires sans critères lors de sa création. Interdit, dans les premiers événements, de dire trois choses : son âge, son métier et depuis combien de temps on est célibataire. «On veut que ça clique pour les bonnes raisons», dit Mme Trudel.
Escalade, danse latine, soirée glamour au Carnaval, l’entreprise rivalise d’imagination pour proposer des événements qui vont convenir à tous les types de clientèles, des sportifs aux amoureux des animaux. «Il y en a pour tous les goûts. Tout peut s’adapter pour les célibataires. Ils attendent juste ça d’avoir des suggestions d’activités», note-t-elle.
Mais le volet sans trois critères ne plaisait pas à tous. Certaines personnes avaient des critères précis, expose Mme Trudel. L’entreprise organise donc maintenant certaines activités sans ces conditions.
La demande est aussi en croissance pour les voyages organisés. Du coaching est aussi disponible pour ceux qui veulent des conseils.
Et pour ceux qui se disent trop occupés pour naviguer sur les réseaux sociaux, Mme Trudel offre des blind dates. Plus de 700 personnes ont confié leur rendez-vous à l’aveugle à son équipe, qui analyse les fiches des célibataires pour tenter de faire des couples. «À Québec, c’est hallucinant. J’ai des blind dates à peu près tous les jours.»