Le concept émane d’ID Gatineau, le bras économique de la ville. On a voulu asseoir à une même table les sept compagnies régionales qui peuvent grandir le plus vite, se rendre le plus loin. Les aider, leur donner des armes, les propulser vers le plus haut sommet.
Elles viennent de terminer leur « formation ». Au menu : gestion du stress, perte d’employés clés, finances, innovation…« C’est comme si on avait reçu une piqûre de stéroïdes » s’exclame Pierre Plangger, président de Solacom Technologies, un des membres de ce nouveau Gotha économique, une entreprise qui compte 70 employés et qui sort de l’expérience avec un enthousiasme évident.
« Le nom G7 a une connotation élitiste, c’est vrai et c’est voulu », explique Jean-François Guitard, conseiller en communication chez ID Gatineau. Les compagnies ont toutes été sélectionnées en fonction de critères précis : avoir plus de 500 000 $ de chiffres d’affaires annuels, compter plus de 10 employés, avoir un siège social à Gatineau et présenter un profil qui se démarque en terme de croissance. Six d’entre elles ont été invitées à faire partie du G7, la septième, Foko, a été choisie par concours.
Pratiquement toutes exportent ailleurs au Canada, sinon ailleurs dans le monde.
La formation du G7 consistait essentiellement en quatre rencontres intensives avec des leaders dans différents domaines (management de la création, énergie, comptabilité, production télé). Pendant tout le programme, un coach les accompagne ainsi que le commissaire d’ID Gatineau qui leur est attitré. Les entrepreneurs venaient de terminer leur quatrième rencontre quand nous les avons rencontrés en décembre dernier dans les bureaux d’Énergie Brookfield, rue Victoria.
Qui sont-ils ?
Assis autour de la table, il y a CartoVista, spécialiste en cartes interactives, et son fondateur Dany Bouchard. « Nous sommes pris dans le quotidien, on n’a pas le temps de réfléchir à long terme. Ici, on a pris le temps de le faire ». Un autre participant, Ace Martin, propriétaire d’OrthoCanada, un distributeur de produits de santé qui a doublé de volume en quatre ans. Lui, il a été frappé par « le calibre des gens rencontrés lors des ateliers. » À ses côtés, Louis-François Major approuve. Son entreprise, le Groupe Major, administre un régime d’assurances collectives à partir de ses bureaux du boulevard St-Joseph. Avec une plateforme informatique reliée à Telus, il communique en temps réel avec les bureaux de médecins, les pharmacies. « Les experts ont été excellents, mais à discuter avec les autres participants, j’en ai appris autant ».
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Dans le groupe, il y aussi André Levasseur, qui gère les finances de Agrisoma Biosciences. Son entreprise, sise sur la rue Montcalm, fabrique du biocarburant à partir d’huile extraite de graines de moutarde! La demande mondiale explose présentement dans ce domaine. Une fois l’huile obtenue, les résidus servent à nourrir le bétail. Sans compter que les graines sont plantées sur des terres non cultivables, ce qui en fait un produit entièrement écologique. « Moi, ce que je retiens le plus du programme, c’est qu’on m’a montré que pour innover, il fallait gérer le concept. Ça passe par du management, pas juste des échanges d’idées. »
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Pour Marc Gingras, propriétaire de Foko, un logiciel qui permet aux Nike ou Indigo de ce monde de gérer leurs présentoirs à distance, l’expérience a été d’un autre ordre. « En tant que jeune papa, j’ai appris comment mieux concilier travail et famille. » Comme les autres, il a pu discuter du défi que représente la gestion des ressources humaines dans une entreprise en croissance comme la sienne. Entre autres, comment répondre aux attentes des « milléniaux ».
Foko est d’ailleurs un bel exemple de cette croissance : elle est passée de zéro à 50 clients en un an et demi!
Dans le groupe du G7, il y avait justement une spécialiste en évaluation de talents et de rendement du personnel. Julie Thibault, du groupe EPSI. Elle leur dira modestement qu’en ce domaine, « elle aussi à des défis à relever au sein de sa propre entreprise qui compte 36 personnes ».
À l’issue de leurs quatre formations, étalées sur une période de quatre mois, un des participants, Pierre Plangger, de Solacom Technologies, affirme qu’il « a reçu tellement d’informations que je ne peux pas toutes les mettre en application. Mais j’ai comme une réserve d’idées que je vais utiliser plus tard. »
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Le rôle des commissaires
Tout au long de ce parcours, les membres du G7 sont accompagnés d’un commissaire en gestion d’entreprises. Mais leur rôle va bien au-delà. « C’est comme s’il y avait un autre cerveau qui pense à ma business en même temps que moi! », affirme Louis-François Major, qui ne tarit pas d’éloges à leur endroit. « Et en plus ils apprennent à mieux connaître notre business à force de nous écouter en parler. »
« On a beaucoup resserré les liens avec les commissaires » dira un autre. « Parfois, je fais une simple réflexion à Brigitte (NDLR: Brigitte Allard, d’ID Gatineau) puis deux jours plus tard, elle m’arrive avec des solutions», s’exclame M. Plangger.
Comme si les gens d’affaires n’étaient pas assez encadrés, ils sont chaperonnés par un coach pendant toute la durée du programme. Bruce Lazenby a dirigé Invest Ottawa pendant cinq ans, ce qui lui a permis de travailler avec plus de 1 000 start-up pendant cette période.
« Ces gens ont passé des journées entières sur la business et non dans la business. Entre PDG, ils ont pu se dire entre eux : je ne sais pas quoi faire dans cette situation-là. Les compagnies sont toutes différentes mais elles ont les même défis », dira-t-il.
C’est ce qu’exprimait M. Levasseur quelques minutes auparavant : « It’s lonely to the top. »
Les liens du groupe
En plus d’apprendre sur les meilleures pratiques de gestion, les rencontres ont permis de créer une véritable synergie entre les participants. Ils sont allés luncher ensemble, ont échangé de façon plus personnelle et ils songent maintenant à se voir tous les trois mois pour nourrir ces nouvelles amitiés. Certains ont même commencé à brasser des affaires entre eux. M. Levasseur, par exemple, a demandé de l’aide à M. Major pour ses problèmes de régime de retraite, qui lui, voudrait obtenir des cartes interactives de M. Bouchard pour son entreprise.
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En somme, le G7 a été un tel succès que la version 2.0 du programme est déjà en marche. Le groupe pourrait être élargi pour former encore plus d’entrepreneurs.
Richard Legault, qui dirige Énergie Brookfield avec ses 2 000 employés, et qui donnait un atelier au G7, avoue qu’il avait des doutes au début sur la pertinence de la démarche. « Je le referais sans hésitation », dira-il, après sa rencontre avec les sept entrepreneurs. « Ces rencontres, ça permet de créer un écosystème entre les gens d’affaires. C’est excellent pour une ville. »
À la fin de la rencontre, un gros OUI résonne dans la pièce, lorsqu’on leur demande s’ils ont l’impression d’avoir été choyés en étant choisis pour participer à cette expérience.