« Je veux vous dire aujourd’hui que notre gouvernement a l’intention de déposer un projet de loi, cet automne, qui reflétera le travail de Nathalie » a déclaré à l’auditoire du congrès de l’AFO, la ministre Lalonde, sous les applaudissements des gens présents.
Il s’agit là d’un secret de Polichinelle qui courait dans les coulisses des organismes francophones de la région, mais qui s’est finalement confirmé, en début d’après-midi samedi, lors d’une joute de questions-réponses qui se jouait sur Twitter et Facebook entre le grand public et la ministre, devant les participants du congrès de l’AFO au collège La Cité.
Dans le cadre du même exercice, la ministre s’est aussi engagée à aller de l’avant avec un projet de loi créant une université de langue française dotée d’une gouvernance francophone. Un échéancier précis n’a pas été dévoilé dans ce cas.
La refonte de la Loi sur les services en français dans la province est également « sur le radar » et sur le « tableau de bord » de la ministre Lalonde, selon ses propres dires ; projet qui demandera cependant un « travail de fond ». La députée d’Ottawa-Orléans a promis que « dans les prochains mois, des actions concrètes » seraient posées pour pousser plus loin ce projet, sans plus de détails. Interrogée sur la possibilité de voir l’Ontario être officiellement proclamée province bilingue, la ministre s’est dite fière des 26 régions désignées de la province et a plutôt proposé de moderniser la loi actuelle.
Lorsque le modérateur de la discussion (Étienne Fortin-Gauthier de TFO) a résumé le dossier en disant : « donc l’amélioration des services en français plutôt qu’une province bilingue ? », la ministre lui a répondu : « Je vous laisse interpréter mes commentaires »... pendant que l’auditoire s’esclaffait.
La ministre a également reconnu que les centres culturels francophones de l’Ontario, hors des grands centres, étaient en danger et qu’ils devaient être protégés financièrement.
Mme Lalonde a conclu la discussion en disant que des initiatives gouvernementales seraient mises en branle pour favoriser l’entrepreneuriat francophone féminin.
La riposte de l’opposition
Aussi invitée à se plier au même exercice, la députée du Nouveau Parti démocratique de Nickel Belt et porte-parole de l’opposition en Affaires francophones, France Gélinas, a plutôt plaidé pour une université panontarienne, « peu importe où tu demeures ». « Ce qu’on demande nous, Franco-Ontariens, Franco-Ontariennes, c’est une université pour tout le monde », a-t-elle clamé, appuyée par des applaudissements et des cris.
« On n’a jamais vraiment complété le réseau des écoles francophones, a-t-elle déploré. Voulez-vous que je vous lise la liste des 28 communautés qui veulent une école francophone et qui n’en ont toujours pas ? Que ce soit une école primaire, secondaire ou les deux ? »
Sur la Loi sur les services en français, la députée néodémocrate y est allée d’une salve : « comment ça se fait qu’un an et demi plus tard, on n’a pas de groupes focus [...] on n’a pas d’actions concrètes prises par notre gouvernement pour arriver à notre but final : [...] la refonte de la Loi sur les services en français.
Étant également porte-parole de l’opposition en matière de santé, Mme Gélinas a rappelé qu’on «offre maintenant en Ontario plus de mille cliniques privées. 98 % d’entre elles sont à profit et aucune d’elles n’est couverte par la Loi sur les services en français et très peu offrent des services en français», a-t-elle martelé sous les applaudissements.
Le Parti progressiste-conservateur de l’Ontario n’a délégué aucun représentant à Ottawa, ce week-end, au congrès de l’AFO.