Deux femmes allèguent que Patrick Doyon les aurait embrassées contre leur gré dans les années 2000-2001, alors qu’il travaillait comme chef de cabinet de Denis Coderre, à l’époque secrétaire d’État au Sport amateur pour le gouvernement libéral.
« Il m’a prise par la taille, il m’a amené vers lui pour l’embrasser sur la bouche, a affirmé à Radio-Canada, une des victimes alléguées de M. Doyon. J’étais dégoûtée, j’étais choquée, j’étais en état de panique un peu. Je ne comprenais pas ce qui se passait. »
Retrait de son agent officiel
Le conseiller sortant, Maxime Tremblay, qui était l’agent officiel de M. Doyon, a affirmé au Droit être « assommé » face à ces allégations. « Je me retire de sa campagne, je ne suis officiellement plus son agent officiel et ce sera mon seul commentaire pour l’instant », a-t-il indiqué. M. Doyon a indiqué par courriel au Droit recevoir des messages d’appui et qu’il allait commenter publiquement au courant de la journée de vendredi.
La candidate indépendante à la mairie, Sylvie Goneau a affirmé, sur son compte Twitter que « si les allégations de ces nombreuses femmes s’avèrent prouvées, je trouve ça regrettable et inacceptable ».
Le maire sortant, Maxime Pedneaud-Jobin, a émis un court commentaire par communiqué en fin d’après-midi, jeudi. « Les comportements qui font l’objet d’allégations dans le reportage [de Radio-Canada] sont inacceptables et doivent être dénoncés, dans le milieu de travail comme ailleurs », a-t-il affirmé.
L’adversaire de Patrick Doyon dans le plateau et candidate d’Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, a précisé au Droit n’avoir aucun commentaire à faire concernant les allégations visant M. Doyon. Le conseiller sortant Mike Duggan qui appuyait publiquement la candidature de M. Doyon dans le Plateau a aussi été bouleversé d’apprendre les allégations qui pèsent contre ce dernier. « Si c’est vrai, cet homme ne doit pas obtenir plus de pouvoir, a-t-il dit. Si c’est vrai, M. Doyon devrait admettre ses erreurs et se retirer de la course électorale. »
Dénigrement et intimidation
Une autre victime alléguée affirme que M. Doyon favorisait un climat de « non-respect envers les femmes » et qu’il faisait des commentaires sur leurs corps. « Il y avait aussi des demandes pour qu’on engage des femmes qui sont très belles, qui avaient un beau physique », rapporte Radio-Canada.
Des plaintes auraient été déposées auprès de Patrimoine canadien et des gestionnaires auraient par la suite rencontré M. Doyon. Les comportements de M. Doyon auraient cessé à la suite de ces interventions.
Le candidat indépendant dans le Plateau aurait aussi fait quatre autres victimes lors de son passage comme directeur des communications à la Cité collégiale de 2006 à 2013. Elles le dépeignent comme un homme qui « dénigrait les femmes, qui les intimidait et qui tenait des propos déplacés ».
Patrick Doyon a indiqué à Radio-Canada être bouleversé par la nature de ces allégations. Il a nié avoir embrassé de force qui que ce soit sur la bouche. « C’est sûrement pas un hasard que votre enquête débouche à quelques jours du scrutin municipal et je vous demande de considérer que certaines de ces allégations sont intimement reliées au contexte électoral actuel », a affirmé M. Doyon.