C’est que les propos de la présidente de l’institution, Lise Bourgeois, qui affirmait dans nos pages mardi que 65 % du corps professoral est à temps plein, ont vivement fait réagir le personnel enseignant, indique le syndicat.
Le ratio avancé par l’établissement est complètement faux, dit le SEFPO, qui prétend que selon la liste officielle fournie par le collège au début de la session automnale, cette proportion avoisine plutôt la barre des 30 %.
D’après ce dénombrement, 517 membres du personnel sont à contrat ou à temps partiel, alors que 209 œuvrent à temps plein, affirme le syndicat, qui précise qu’entre le début de la session et la fin septembre, 13 professeurs avec une charge partielle se sont ajoutés au lot.
« Je n’ai pas de problème à ce qu’ils soient réticents à acquiescer à nos demandes à la table de négociation. Ça, c’est une chose. Mais de là à ne pas fournir les vrais chiffres. J’aimerais juste qu’on parle de la même réalité », soutient la présidente de la section locale 470, Mona Chevalier.
D’autre part, le SEFPO indique que la hausse salariale réclamée dans la dernière offre déposée par la partie syndicale, qui date du 14 octobre, est de 6 % sur une période de trois ans, et non de 9 % comme l’affirme Lise Bourgeois.
La convention collective du personnel scolaire est échue depuis le 30 septembre. Les négociations des dernières semaines n’ayant pas permis de conclure un accord, la menace de débrayage a été mise à exécution lundi dernier.
L'ASSOCIATION ÉTUDIANTE RESTE NEUTRE
L’Association étudiante de La Cité préfère demeurer neutre dans le conflit opposant la direction du collège au personnel scolaire, qui a entamé un débrayage il y a 72 heures.
Selon sa présidente, Lynna Kavutse Mahoro, tout ce qui importe est que les deux parties poursuivent leurs pourparlers et en viennent à une entente dans les plus brefs délais. Elle ne cache pas que son organisation se retrouve, en quelque sorte, entre l’arbre et l’écorce.
« Chacune des parties défend sa position, alors il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises réponses. Ce que nous voulons, c’est qu’un juste milieu soit trouvé, que les négociations puissent permettre d’en arriver à un accord qui convient à tout le monde », soutient-elle.
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La présidente affirme que d’un côté, la population étudiante souhaite avoir la qualité de services à laquelle elle a droit une fois les frais de scolarité payés ; et d’un autre, elle veut que les professeurs soient heureux dans leur milieu de travail.
Mme Kavutse Mahoro craint les conséquences advenant que la grève se prolonge sur une longue période.
« C’est certain qu’il va falloir rattraper le temps perdu. Va-t-on allonger la session ? Est-ce que la semaine de relâche de l’hiver pourrait être annulée ? Est-ce que l’année pourrait se terminer plus tard ? Si ça se poursuit jusqu’en juin, il y a un risque qu’il n’y ait plus d’emplois d’été pour les étudiants », renchérit-elle.
Un appui en Outaouais
Par ailleurs, de l’autre côté de la rivière, le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO) a annoncé qu’il appuyait les revendications des professeurs des collèges ontariens.
« Nos 12 000 collègues se battent en particulier pour obtenir plus de postes permanents à temps complet et le contrôle du contenu de leurs enseignements et de leurs recherches. La qualité des conditions de travail et la liberté académique étant au cœur de nos valeurs, nous ne pouvons que soutenir les membres du SEFPO qui subissent les conséquences de l’application du modèle managérial à l’enseignement supérieur. Leur lutte est la nôtre », de dire le syndicat.