Des forêts de la région mieux outillées

Jérôme Dupras soutient que les défis auxquels devront faire face les écosystèmes seront considérables ces prochaines années.

Des parcelles de forêts de la MRC de Papineau sont désormais mieux protégées face aux changements globaux à la suite d’un projet d’enrichissement de la biodiversité qu’a réalisé un petit groupe d’étudiants de l’Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT) de l’Université du Québec en Outaouais.


Accompagnés de collègues du milieu universitaire, Marie-Ève Roy, étudiante au doctorat en biologie au département des sciences naturelles de l’ISFORT, et Xavier Francoeur, étudiant au doctorat en sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal, ont procédé au cours de l’été dernier à des plantations ciblées au sein du parc des Montagnes noires, à Ripon, de même que sur une dizaine de terres privées dans la Petite-Nation.

La démarche vise à créer de la résilience pour permettre aux forêts de la région d’être mieux outillées pour faire face au stress causé par les changements globaux, lesquels regroupent notamment les changements climatiques et le potentiel de voir débarquer dans la région des espèces invasives extérieures. 

L’agrile du frêne, arrivée dans la région en 2010, est un bon exemple d’espèce invasive qui a fait des ravages ces dernières années, particulièrement à Gatineau.

« On est beaucoup plus fragile quand on met tout notre argent à un seul endroit à la bourse. L’idée, c’est de jouer l’effet du portefeuille diversifié, mais en écologie. Autant au niveau des espèces que de la complémentarité, on va donner un microsystème qui sera plus solide et plus apte à résister à l’ensemble des facteurs de pression », explique Jérôme Dupras, professeur au département des sciences naturelles à l’ISFORT, à propos de la plantation d’enrichissement qui vient d’être effectuée. Ce dernier soutient que les défis auxquels devront faire face les écosystèmes seront considérables ces prochaines années. 

« Au Québec, il y a environ 200 espèces invasives introduites. Elles n’ont pas toutes le même impact sur les écosystèmes, mais c’est une réalité. Ce qu’on sait aussi, c’est que les changements climatiques vont fragiliser les écosystèmes parce qu’ils changent littéralement l’environnement. L’environnement change plus vite que les capacités d’adaptation des écosystèmes », affirme M. Dupras.

En plus de cette plantation, deux autres grands projets de recherche similaires sont en cours à la forêt Kenauk, non loin de Montebello. Une autre plantation expérimentale est également en place à Notre-Dame-de-la-Paix, souligne le professeur Dupras.