L’endettement des Gatinois passerait donc de 563 millions $ cette année à 663 millions $ au terme d’un éventuel mandant de Denis Tassé. Le service de la dette représenterait alors une dépense annuelle de 71,5 millions $, une augmentation de 8 millions $ par année par rapport au dernier budget.
« Le pavage de nos rues est un service essentiel pour 100 % des citoyens de la Ville de Gatineau, a lancé M. Tassé. Moi, je veux répondre aux priorités des contribuables et cesser de repousser le problème à plus tard. Je ne banalise pas les autres services, mais je dis que pour l’ensemble de la population, c’est le service primaire qu’ils empruntent tous les jours. »
Le candidat indépendant à la mairie a rappelé que 160 kilomètres de rue locale sont actuellement dans un état « pitoyable ». L’investissement proposé permettrait de repaver 108 kilomètres de rue, précise-t-il. Bien qu’il investisse aussi massivement dans l’asphalte, M. Tassé refuse l’étiquette d’« asphaltiste », rendue populaire par le conseiller Mike Duggan. « À ceux qui m’accuseront d’être le candidat de l’asphalte, je répondrai que je suis le candidat des services de proximité, des services directs à la population, et l’ensemble de la population veut des routes carrossables. »
Les travaux de pavage commenceraient lentement dans les deux premières années du prochain mandat, pour passer à la vitesse grand V lors des années 2020 et 2021. « On va commencer avec quatre millions $ par année comme prévu actuellement pour les deux premières années et ensuite on va investir 50 millions $ par année pour les deux dernières années du mandat », a expliqué M. Tassé.
Sylvie Goneau: Tassé «fait de la vieille politique»
En empruntant la somme colossale de 100 millions $ pour refaire le pavage des rues locales, Denis Tassé reconnaît qu’il utilise toute la marge de manœuvre sur l’utilisation de la dette pour les quatre prochaines années.
Cet emprunt fera augmenter la dépense annuelle pour le remboursement de la dette générale à 13 % du budget de la Ville. «On va limiter ça à 13 %, c’est l’engagement que je prends», a-t-il lancé. Il ajoute que sa «gestion rigoureuse» des finances publiques permettra à la Ville de conserver sa capacité à réaliser d’autres travaux d’envergure ou d’urgence, sans avoir recours de nouveau à la dette.
La candidate indépendante à la mairie, Sylvie Goneau, reproche à son adversaire de carrément «tuer la marge de manœuvre» que la Ville s’est donnée en gérant efficacement sa dette, et ce au moment même où les gouvernements fédéral et provincial s’apprêtent à faire pleuvoir des millions de dollars pour des projets d’infrastructures. Les villes auront elles aussi à contribuer financièrement pour la réalisation de ces projets.
«Denis Tassé ne fait que dire aux gens ce qu’ils veulent entendre, lance-t-elle. Il fait de la vieille politique et n’hésite pas, pour des raisons électoralistes, à mettre la santé financière de la Ville en péril. Il veut endetter la Ville de 100 millions $ de plus alors que les taux d’intérêt sont de retour à la hausse. C’est très préoccupant de sa part. C’est le même homme, le père de la taxe dédiée aux infrastructures, qui a récemment suspendu sa propre taxe parce qu’on n’arrive pas à faire les travaux, mais qui aujourd’hui veut emprunter 100 millions $ pour faire des travaux de pavage.»