Agrandissement difficile au restaurant Edgar

La propriétaire du petit restaurant Edgar avait de grandes ambitions mais il semble difficile de les réaliser.

Le restaurant Edgar, à Gatineau, a lancé sur les médias sociaux un appel particulier, mercredi, dans le but de recueillir des appuis pour un agrandissement souhaité depuis longtemps. Le projet se heurte cependant à la réglementation municipale sur le stationnement.


« Seriez-vous favorable à la transformation du local voisin pour en faire une plus grande salle à manger pour Edgar ?, implore la chef-propriétaire Marysol Foucault. Il est bien important pour nous d’avoir votre appui par des mots, des témoignages. Résidents du grand Val-Tétreau, nous avons particulièrement besoin de votre voix ! »

Ouvert en 2010, le restaurant Edgar a immédiatement souffert de l’exiguïté de ses lieux, dans un édifice commercial sans attrait de la rue Bégin, à Gatineau. Les clients ne se formalisaient pas des 12 places assises seulement, ni de l’air bien ordinaire de la bâtisse. Ils venaient en grand nombre : des rues voisines, de l’Université du Québec en Outaouais à deux coins de rue, ou d’un peu partout. Le week-end, particulièrement, les gens font la queue pour savourer le brunch de la maison. Même les foodies d’Ottawa ont vite appris où se trouvait Val-Tétreau.

Marysol Foucault a lancé un autre restaurant, Odile, dans le secteur Wrightville, en 2012, mais le poids administratif de deux salles à manger s’est avéré trop lourd. Elle a fermé après un an.

Après des années d’attente, la chef Foucault a enfin eu l’occasion d’acheter l’édifice du 60, rue Bégin. La transaction a été conclue en novembre 2016, pour une prise de possession en juin dernier. 

La Ville de Gatineau a expliqué que « le projet d’agrandissement du restaurant Edgar et d’un nouveau commerce au deuxième étage doit être conforme à la réglementation actuelle au niveau des cases de stationnement requises. Dans ce contexte, une dérogation mineure devra être accordée. »

La ville exige 12 places de stationnement. Il n’y en a aucune. Tous les clients stationnent sur la rue.

Le porte-parole de la Ville de Gatineau, Yves Melanson, a expliqué qu’il y avait déjà « une susceptibilité » chez les résidants du secteur par rapport au stationnement. Il a déjà été limité à 2 h pour éviter l’encombrement provoqué par des étudiants de l’UQO et des navetteurs qui utilisaient les rues de Val-Tétreau comme stationnement incitatif. 

C’est dans ce contexte que la demande de dérogation pose problème à certains. 

La chef Foucault, qui dit avoir l’appui verbal du conseiller Jocelyn Blondin, a voulu se faire rassurante.

« Nous ne prolongeons pas les heures d’ouverture. Il n’est pas question pour le moment d’ouvrir en soirée. Nous n’avons jamais eu de permis d’alcool, ni n’en avons demandé un non plus. Nous continuerons simplement à servir les repas du midi et de vendre des plats surgelés à nos clients. » 

La dérogation doit être approuvée par le Comité consultatif de l’urbanisme, puis le conseil municipal pour adoption. La campagne électorale retarde tout le processus qui pourrait difficilement être adopté avant la Nouvelle Année, dans les meilleurs des cas.

C’est donc pour convaincre le Comité d’urbanisme que Marysol Foucault a lancé sa consultation auprès de ses clients, voisins et amis.

Elle est la chef la plus célébrée de l’Outaouais : chef de l’année 2013 au concours Des chefs en or !/Gold Medal Plates, et fièrement représentée dans les magazines comme L’Actualité, et sur les chaînes télévisées Zeste et Food Network.