Les économies provenant de l’attrition dans la fonction publique gatinoise se feront « sans affecter l’offre de services », précise-t-elle. Les économies serviront à alléger le fardeau fiscal des contribuables et à continuer d’investir dans les projets d’infrastructures.
L’argent dégagé permettrait d’investir, dit-elle, dans des « projets leviers et générateurs de taxes » et, pendant quatre ans, de remplacer l’augmentation de la taxe dédiée aux infrastructures de 1 % dont Mme Goneau fera grâce aux contribuables gatinois.
Comme précisé la semaine dernière, Mme Goneau propose de fixer la hausse des taxes municipales au niveau de l’inflation, soit près de 2 % par année.
Le document distribué par Mme Goneau stipule qu’il y aura un maximum de 45 millions $ d’économies possibles dans la masse salariale. La candidate propose d’en utiliser 18,9 M$ pour remplacer les revenus de la taxe dédiée.
Le plan financier présenté par Mme Goneau prévoit le regroupement de certaines des réserves monétaires de la Ville dont le total est actuellement estimé à 33 millions $. Mme Goneau veut réduire cette somme à 15 millions $ et la maintenir à ce niveau dans l’avenir.
« Il est temps de profiter des économies de la fusion municipale », affirme la candidate indépendante à la mairie. L’argent doit servir à financer des projets qui permettront à la Ville d’augmenter ses revenus de taxes. Mme Goneau affirme qu’elle donnera plus de détails sur cet engagement prochainement.
En rafale
Sylvie Goneau abolirait le Plan d’investissement (PDI) de 36 millions $ voté en 2014 et qui prévoit les investissements dans les bibliothèques.
Les projets déjà annoncés seraient cependant maintenus.
La somme de 32 millions $ pour réaménager le centre-ville est aussi conservée, et une partie serait dévolue à un marché public à la Fonderie. Aucune augmentation de la quote-part de la STO n’est prévue.
Les investissements dans l’entretien des infrastructures planifiés au Plan triennal des immobilisations sont maintenus. Un somme de 10 millions $ dont 8 millions $ seraient ajoutés à la dette servirait à l’amélioration du réseau cyclable utilitaire.
COUPER EN S'INSPIRANT DE LAVAL
C’est en s’inspirant de la Ville de Laval que la candidate à la mairie, Sylvie Goneau, a préparé son cadre financier. «Il y a moins de pompiers, moins de policiers, moins de cols bleus et moins de cols blancs à Laval, lance-t-elle. C’est important que Gatineau aille aussi chercher des économies de la fusion pour les transférer dans les poches des citoyens.»
Mme Goneau n’a pas précisé dans quels services municipaux disparaîtront les quelque 200 postes qu’elle entend couper par attrition d’ici quatre ans, mais elle assure que les services aux citoyens n’en seront pas affectés. «On va travailler en collaboration avec le service des ressources humaines, la direction générale et la commission de révision des dépenses, précise-t-elle. On s’est comparé à Laval et on a vu où on pouvait faire de l’attrition chez nous.»
La candidate indépendante à la mairie se défend aussi de jouer dans le bas de laine des Gatinois pour financer des projets d’infrastructures. «On diminue le bas de laine pour qu’il reflète ce qu’on a vraiment besoin, dit-elle. Nous avons analysé l’utilisation de nos réserves et la fréquence à laquelle nous le faisons et il y a de l’argent à utiliser. C’est de l’argent qui ne reviendra pas, mais qui est disponible maintenant. On fait ça pour le prochain mandat. On verra se qui se passera par la suite.»
Le maire sortant, Maxime Pedneaud-Jobin a qualifié l’approche de son adversaire comme celle des gens qui «refusent de faire des choix». «Ceux qui veulent couper dans la masse salariale, qu’ils disent où et qu’ils disent quels services ils vont couper, a-t-il insisté. Le reste, pour moi, c’est un peu de la pensée magique. Moi, l’approche que je favorise fonctionne. Ça fait deux ans qu’on a les plus petites hausses de dépenses dans l’histoire de la Ville.»
Mme Goneau prévoit une augmentation de 20 millions $ lors de la première année de son mandat. Cela représenterait une hausse des dépenses de 3,45 %, soit une augmentation supérieure aux dernières années du mandat Pedneaud-Jobin.
Avec Justine Mercier, Le Droit