Ce père de quatre jeunes enfants habite Cantley depuis une douzaine d'années et l'Outaouais depuis 22 ans. Recruté par des résidants de la municipalité, proches des libéraux fédéraux, Gomes veut lancer Cantley dans de vastes chantiers: il entend doter la municipalité d'un véritable centre-ville, veut la pourvoir de trottoirs, d'un aréna, d'une piscine intérieure, d'une piste cyclable parcourant tout le territoire et de plusieurs parcs...
Le comptable n'est pas à court d'idées, mais a-t-il les moyens de ses ambitions ? « On a des fonds à Cantley, explique-t-il au Droit, y a de l'argent. Ça veut-tu dire que les taxes vont pas augmenter avec les années ? Non. Je ne ferai jamais cette promesse-là. Y a l'inflation. L'argent, c'est le nerf de la guerre. (...) Mais c'est sûr que les taxes vont augmenter. Vont-elles augmenter dans quatre ans, dans huit ans, dans 12 ans ? Ce serait mentir de vous dire le contraire. (...) Faut aller se battre au gouvernement. (...) Faut aller chercher l'argent. Faut pas dire que l'argent va sortir de la poche des contribuables automatiquement. »
Traverser Cantley sans le voir...
Le modèle de développement de David Gomes est, selon lui, Chelsea, une municipalité qui a su rendre attrayantes ses ressources, en développant un centre-ville attractif qui conjugue sa vocation commerciale à des points d'intérêt récréotouristiques. Voilà où il faudrait amener Cantley, selon M. Gomes, qui déplore le fait que Cantley soit dépourvu d'un coeur de village rassembleur qui sache interpeller les automobilistes qui traversent la municipalité à vive allure sans s'y arrêter, sans même la voir...
Selon M. Gomes, les commerçants qui se sont installés à Cantley, ces dernières années, ont fait faillite ou ont déménagé leurs pénates à Gatineau. Lui-même propriétaire d'un restaurant à Gatineau (le bistro L'Alambic), depuis trois ans, M. Gomes explique: « Les gens me demandent: pourquoi tu t'es pas installé à Cantley ? C'est parce que je suis pas prêt à mourir en partant ! »
« Les gens se font tasser »
Selon M. Gomes, il est temps que les résidants et les conseillers municipaux de Cantley s'unissent pour avancer. « Les gens chialent, mais ne s'impliquent pas. (...) À Cantley, le monde a peur, c'est ça la vérité. C'est encore des chicanes entre les conseillers. (...) J'aurais aimé avoir un parti politique ; c'est ça la vérité. Une des raisons pourquoi je ne l'ai pas fait, c'est parce qu'on est une petite ville et je ne pense pas qu'on ait besoin de ça. On est juste 10 000. Ça manquerait d'impartialité. »
L'homme d'affaires se voit donc comme un maillon rassembleur qui reconnecterait l'administration municipale aux citoyens. « Les idées des gens sont rabrouées. Les gens se font tasser. (...) On est une population jeune. Le conseil n'est pas représentatif de la population ; du tout, du tout », affirme-t-il. Gomes se dit également un partisan de la webdiffusion des séances municipales.
David Gomes est natif de Chicoutimi, d'un père portugais et d'une mère québécoise. Il a enseigné la comptabilité à l'Université du Québec en Outaouais et à La Cité. Il a oeuvré au public et dans le privé, dit-il, et affirme avoir siégé à divers comités pour la municipalité de Cantley. « Je participe au conseil municipal. Je suis sur différents comités », explique M. Gomes.
La mairesse sortante, Madeleine Brunette, affirme cependant n'avoir jamais entendu parler de lui dans quelque comité que ce soit. « Je connais tous les membres des comités de citoyens, des comités de travail, des comités municipaux et il ne fait pas partie de la liste, explique la mairesse. Je connais très bien la participation citoyenne. Je ne l'ai jamais vu, non plus, à des séances publiques. J'ai été assez présente dans le milieu municipal, sur le territoire, depuis quatre ans, il me semble que je le saurais. »