Le lieu n'est pas choisi au hasard. La foule voulait exprimer sa désapprobation au président américain Donald Trump, et à ceux qui s'abreuvent de son discours qualifié « fascisant » par les protestataires.
Un des organisateurs, Elvyn Rhoswen, de Gatineau, veut attirer l'attention sur les récents événements survenus à Charlottesville, en Virginie, dans lesquels une manifestante antifasciste a perdu la vie. La victime a été heurtée mortellement un suprémaciste blanc au volant d'une voiture.
Vers 11 h 30, mardi, des voitures de la police d'Ottawa, de la Gendarmerie royale du Canada, ainsi qu'une camionnette banalisée servant visiblement à faire de la surveillance, se trouvaient dans les environs de l'ambassade, au centre-ville.
Malgré la présence de nombreux manifestants mardi, les organisateurs ont décidé de remettre l'événement au lendemain en raison des conditions météorologiques.
Une centaine de militants est malgré tout demeurée sur place pour se faire entendre. Certains tenaient des pancartes caricaturant Donald Trump en Adolf Hitler, d'autres portaient des messages d'inclusion et de paix.
Une dizaine de personnes a pris le haut-parleur pour s'exprimer. L'une d'elles a confié être née dans une famille raciste. « J'étais tout aussi raciste, a dit la femme, qui ne s'est pas nommée. On peut dire beaucoup de choses négatives à propos d'Internet, mais grâce à cela, j'ai compris que mes idées n'avaient pas de sens. J'ai dû quitter ma famille. Aujourd'hui, c'est ma première manifestation. »
En fin de semaine dernière, la Ville de Québec a été prise d'assaut par deux groupes aux antipodes. Des extrémistes de gauche ont fait une contre-manifestation à celle du groupe La Meute, opposé à « l'immigration » illégale au Canada ».
« Ils (les groupes d'extrême droite) ne sont pas bienvenus ici, a dit un autre organisateur, Adi Rao, devant l'ambassade américaine. C'est un espace pour les gens qui veulent manifester l'amour et l'inclusion, pas pour les choses haineuses. La Meute et ces autres groupes ne sont pas les bienvenus ici. »
D'ailleurs, M. Dao ne croit pas utile de dialoguer avec les membres de ce controversé mouvement dont le nom est associé à l'extrême droite.
« Ce n'est pas vraiment une chose qui mérite un débat. Le racisme ne mérite pas un débat. Ce n'est pas une idée qu'on peut discuter. »
Selon M. Rao, le racisme et le fascisme, qui se dévoilent de plus en plus dans les rues et dans l'espace public nord-américain, est « dégoûtants ».
Selon la Sûreté du Québec et la police de Gatineau, l'Outaouais n'est pas davantage touché par les crimes haineux qu'ailleurs dans la province. Les forces de l'ordre ne rapportent pas plus d'enquêtes dans la région qu'ailleurs, au Québec.
« On ne rapporte pas de groupes (d'extrême droite) actifs sur notre territoire », a dit le sergent Jean-Paul LeMay, de la police de Gatineau.