Foule monstre, files interminables

Capitaine Canada patrouille les rues d'Ottawa.

Une foule monstre s'est déplacée sur la colline parlementaire, samedi, où des mesures de sécurité imposantes ont provoqué des files d'attentes interminables au centre-ville d'Ottawa, parfois sous une pluie battante.


Les Canadiens de toutes les origines ont célébré la fête du Canada à Ottawa.
Le Canada célébré avec joie.

Sur la promenade Sussex, près de la rue Rideau, des policiers tentent de contenir la foule pour libérer l'accès où doivent passer des cavaliers de la Gendarmerie royale du Canada. En tout, 800 agents du Service de police d'Ottawa et 1000 gendarmes de la GRC ont été déployés sur la colline du Parlement pour ce seul samedi. Des agents de la Police provinciale de l'Ontario sont aussi au rendez-vous par centaines.

Il tombait des cordes sur la capitale, dès 10 h, mais à la première éclaircie, on savait que les Canadiens seraient au rendez-vous.



Une véritable marée de badaud habillés de rouge et de blanc se sont vite pressés pour entrer sur le site, afin de poser les yeux sur Bono, le prince Charles, le premier ministre Justin Trudeau, la chanteuse Shanaia Twain ou encore la prochaine cuvée d'astronautes canadiens, tous venus participer à la grande fête extérieure devant la Tour de la Paix.

Rue Elgin, l'attente atteignait cinq heures en mi-journée. Certains ont attendu jusqu'à huit heures pour accéder au site, tandis que d'autres ont abandonné avant d'atteindre la Flamme du centenaire.

Une masse de spectateurs, faute d'avoir eu accès au site principal, devra se contenter des écrans géants érigés dans les rues Wellington et Elgin, pour suivre le spectacle en cours

En début d'après-midi, samedi, la foule était si dense que, pour des raisons de sécurité, les autobus de la Société de transport de l'Outaouais ne se rendaient même plus au centre-ville d'Ottawa. Les usagers devaient traverser le pont du Portage à pied pour gagner Ottawa.



Sur Wellington, près du Château Laurier, Dominic Tremblay fait sensation dans la rue. Tous réclament un autoportrait avec lui. Cet ex-militaire du deuxième bataillon du Royal 22e Régiment a fait tout le chemin depuis Québec, vêtu en... Capitaine Canada. Bouclier unifolié au poing, cagoule rouge sur la tête, cape rouge au dos et revêtu, de la tête aux pieds, d'une combinaison rouge et blanche, la rue lui appartient. Dominic a oeuvré pendant 17 ans dans les forces armées et a vécu 14 ans dans la région de la capitale nationale. «Mon pouvoir? C'est celui de rassembler les gens, celui de leur faire plaisir!», confie-t-il. 

Beaucoup de gens ont adopté le costume officiel du jour: le panache d'orignal rouge!

Cette Canadienne d'origine guinéenne, qui refuse de nous laisser son nom, vit au pays depuis 27 ans. Mère de deux enfants, elle trouve important de venir célébrer l'anniversaire d'un pays où il fait si bon vivre, dit-elle.

Mais toute cause a ses détracteurs: un homme se tient seul au milieu de la foule avec un étendard au bout d'un bâton dénonçant le Canada comme étant un «état terroriste», faisant référence aux campagnes militaires canadiennes à l'étranger.

Jacques-Normand Sauvé, Le Droit

Aucun incident majeur rapporté



Les policiers et les ambulanciers à Ottawa ont été très occupés samedi lors des festivités entourant la fête du Canada, mais ils n'ont rapporté aucun incident majeur.

Le Service de police d'Ottawa (SPO) a rapporté moins de cinq arrestations par ses agents dans le périmètre de sécurité autour de la colline du Parlement.

«Ça a très bien été. Nous avons procédé à moins d'une poignée d'arrestations. Nous en avons eu trois ou quatre, et ce n'était pas des affaires violentes», a expliqué l'agent Chuck Benoit du SPO.

«Il n'y a pas eu de gros incidents», a-t-il ajouté.

Du côté du Service de protection parlementaire, on rapporte qu'une seule arrestation le 1er juillet sur la colline du Parlement pour un fêtard qui aurait agressé un policier. Le Service, qui est responsable de la sécurité sur la colline parlementaire, a indiqué que de 50 000 à 60 000 personnes ont franchi les deux postes de contrôle pour assister aux spectacles et au feu d'artifice. Il y avait une imposante présence policière partout sur la colline du Parlement et à l'intérieur du périmètre de sécurité interdit à la circulation automobile, notamment sur les rues Wellington et Elgin.

Chez les ambulanciers paramédicaux d'Ottawa, le porte-parole Marc-Antoine Deschamps a indiqué que la journée a été occupée dans le centre-ville, la rue Wellington et le marché By, qui ont tous été envahis par les gens venus célébrer le 150e anniversaire du Canada dans la capitale. Une personne a connu un problème cardiaque. Elle a été stabilisée puis transportée à l'hôpital. Des interventions pour divers problèmes de santé furent effectuées, comme auprès de personnes diabétiques ou celles souffrant de douleur à la cage thoracique.

Le fait que l'alcool était interdit sur la colline du Parlement a joué en faveur des premiers intervenants.

«Dans le périmètre, nous avons eu beaucoup d'appels, mais rien de sérieux. Nous avons été en mesure de transporter des gens à l'hôpital de campagne à l'hôtel de ville. Nous avons aussi pris soin de personnes dans nos tentes et notre autobus ambulance sur la rue Queen», a expliqué M. Deschamps.

Charles-Antoine Gagnon, Le Droit