Très tôt dans la journée, les volontaires se sont réunis à différents points de rassemblement, situés aux quatre coins de la ville, pour retirer les sacs de sable des terrains résidentiels.
Munis de gants et de masques, les bénévoles ont composé une chaîne humaine pour transporter les sacs jusque sur les côtés des rues, puisqu'ils seront ensuite ramassés par les camions de l'armée au cours de la semaine.
Et 400 bénévoles, c'est beaucoup. Mais on pourrait difficilement en avoir trop, a déclaré l'une des chefs de sentier qui a collaboré à l'organisation de l'activité de nettoyage, Annie Boileau.
«On pourrait avoir encore plus de bénévoles, a-t-elle indiqué. Juste faire quelques résidences, c'est très long, parce que c'est des montagnes de sacs de sable. On ne parle pas de seulement 20 sacs par résidence, on parle d'une centaine.»
Le nettoyage de certains endroits était déjà terminé vers midi. Les sacs sur les rues F-X Bouvier, Riviera, Saint-Paul et le tronçon Fraser ont tous été ramassés.
Alors qu'il restait environ 200 000 sacs de sable à ramasser au début de la journée, la Ville estime qu'au moment d'écrire ces lignes, au moins 35 000 sacs ont été déplacés en bordure de route.
Mais certains terrains ne pourront peut-être pas être nettoyés.
«On ne peut pas aller sur les terrains privés. La difficulté, c'est d'avoir l'approbation des propriétaires pour enlever les sacs de leur terrain. Parfois, ils ne sont pas rejoignables la fin de semaine, a expliqué Mme Boileau. Mais en même temps, on veut tellement aider! On se dit: "Mon Dieu, Ça n'a pas de bon sens! On ne peut pas les laisser avec ça!"»
Se sentir utile
Accompagnés d'une soixantaine de soldats de l'armée, les bénévoles se sont tous entraidés.
«On est motivé. On fait ça en équipe, a confié Saran, une bénévole. Je trouve cela important de prendre part à l'élan de bonté, et d'apporter ma contribution à la communauté. Et ça permet de rencontrer nos voisins.»
Et plusieurs sont du même avis.
«Je n'étais pas sûre de participer au début, parce que c'est quand même épuisant, et je suis fatiguée de ma semaine, a témoigné Marie, une bénévole. Mais je me suis dit: "Si je ne fais pas ça, je vais faire quoi?" Je me sens bien plus utile et productive en aidant les gens que si j'étais restée chez moi à rien faire!»
Durant les inondations, 5400 bénévoles, en trois jours, ont aidé à remplir des sacs de sable.
Selon le responsable des relations avec les médias à la ville de Gatineau, Yves Melanson, le nombre de bénévoles est moins grand pour la Grande corvée puisqu'il s'agit de la «première fin de semaine où la température est aussi clémente».
«Mais on est tout de même satisfait de la participation des gens pour cette première journée», a-t-il déclaré.
La Grande corvée de la solidarité se poursuit dimanche.