De passage en Outaouais lundi pour constater l'ampleur des dégâts causés par les crues historiques qui frappent la région, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a voulu se montrer rassurant en discutant avec des sinistrés et des bénévoles croisés sur la rue Saint-Louis, dans l'un des secteurs les plus durement touchés par les inondations.
Le premier ministre a insisté pour dire que l'aide sera là non seulement jusqu'à ce que l'eau se retire des zones inondées, mais aussi après, quand l'heure sera au nettoyage et aux réparations. Les militaires pourraient d'ailleurs être appelés à intervenir pour assurer le bon déroulement de ces étapes cruciales pour la réintégration des demeurent évacuées.
« On va être là aussi pour ça, a assuré M. Couillard. [...] Notre souci pour la sécurité des gens va se poursuivre après le retrait des eaux. Pensez à toutes les personnes qui ont des puits de surface, par exemple, où les eaux de surface peuvent se mélanger avec des eaux contaminées. Ce qu'on pourrait appeler le nettoyage, [...] souvent c'est une question de santé et de sécurité pour les gens, alors les Forces armées sont avec nous, à notre demande, pour assurer la sécurité de gens avant tout, et tant que ce sera nécessaire, elles le feront en coordination avec chacune des régions. »
Devant les bénévoles, le premier ministre a tenu à souligner l'importance des gestes de solidarité, en dehors de toute partisanerie politique. « Chaque fois qu'il est arrivé quelque chose de grave pour nous autres, les Québécois, on s'est toujours ramassé ensemble, pour travailler, a-t-il mentionné. C'est certain qu'on se chicane après sur toutes sortes d'affaires, mais quand ça arrive des choses comme ça, on veut juste s'entraider. [...] Tout le monde est à l'oeuvre pour aider tout le monde, c'est ça qui est beau là-dedans. On recommencera les chicanes après. »
Philippe Couillard estime aussi que « tout le monde a fait le maximum » pour mettre en place rapidement les opérations sur le terrain. « Est-ce que tout est parfait ? Par définition, c'est impossible que tout soit parfait, mais je peux vous dire que les gens ont réagi rapidement et de façon efficace également, et au bon moment, a-t-il déclaré. Tantôt, en visitant le centre d'urgence [de Gatineau], j'ai bien vu que les gens sont à pied d'oeuvre, de façon organisée et calme, et également en contrôle de la situation. [...] Tout le monde a agi rapidement, les Forces armées sont arrivées au moment où elles devaient être là. »
Plus tôt dans la journée, M. Couillard est sorti d'un hélicoptère des Forces armées canadiennes près de l'hôtel de ville de Pontiac. Le premier ministre a salué le maire, les bénévoles affairés à pelleter du sable dans des sacs ou à fournir des repas, puis les soldats du 22e Régiment de Valcartier.
Il s'est ensuite rendu à la traverse Quyon-Ottawa, inatteignable à cause de la crue. Derrière, une autre digue protège les terres encore épargnées. Là-bas aussi, il a vanté l'élan de solidarité observé.
« Ce qu'on voit avec le maire, le préfet et mes collègues de l'Assemblée nationale, c'est un sursaut d'esprit de communauté et de bénévolat qui est absolument extraordinaire. Vous en avez une belle démonstration ici. J'aimerais que tout le Québec voie ça. Des gens ici qui se sont pris en main eux-mêmes, qui ont construit cette digue, qui ont littéralement sauvé leur village. Des maisons, oui, mais aussi des installations comme l'aqueduc. C'est le genre de chose qui est admirable. »
Avant de s'envoler vers Gatineau, le chef libéral a invité à la prudence, et à la patience. « On est peut-être dans la semaine où, progressivement, l'eau va commencer à baisser, mais il y a encore beaucoup de travail devant nous contrôler l'inondation. »