«Des enfants meurent»

Pour célébrer le Nouvel An, Paige O'Leary avait invité quelques amis chez elle. Mais la fête a rapidement tourné au cauchemar.

Un résident d'Ottawa a lancé un cri du coeur vendredi pour mettre un terme à la consommation d'opioïdes chez les jeunes de la région.


Plus de deux Ontariens meurent d'une surdose d'opioïdes chaque jour, selon un récent rapport du Ottawa Drug Policy Research Network (ODPRN). « Il faut faire quelque chose, exige Sean O'Leary. Et il faut agir maintenant. Des enfants meurent. »

Le 31 décembre dernier, M. O'Leary et sa fille Paige, âgée de 16 ans, ont vécu une histoire d'horreur à leur résidence du secteur Kanata.



Pour célébrer le Nouvel An, Paige O'Leary avait invité quelques amis chez elle. Mais la fête a rapidement tourné au cauchemar.

« Quand je suis arrivé à la maison, il y avait un garçon de 17 ans couché par terre dans mon garage, a raconté le père. Son coeur ne battait plus, il avait fait une surdose d'opioïdes. »

C'était la panique. Devant les adolescents affolés, M. O'Leary a tenté de le réanimer. « Ses lèvres étaient bleues, il ne respirait plus. Je pensais que c'était fini. »

Mais les secouristes sont parvenus à le sauver en lui injectant de la naloxone, un remède aux surdoses d'opioïdes.



« Je n'arrivais pas à croire ce qui arrivait, explique M. O'Leary. C'est là que j'ai réalisé qu'on avait affaire à une vraie crise. »

Après les événements, Sean O'Leary a rédigé une lettre ouverte pour dénoncer la problématique. Son message est devenu viral sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, il implore le gouvernement provincial d'agir.

« Plusieurs politiciens et journalistes m'ont écrit après avoir lu ma lettre. Mais je n'ai jamais entendu un seul mot de la part du Parti libéral de l'Ontario », déplore-t-il.

Il a toutefois réussi à obtenir l'appui du chef du Parti progressif-conservateur de l'Ontario, Patrick Brown, et de la députée provinciale de Nepean-Carleton, Lisa MacLeod.

Ensemble, ils réclament que le gouvernement investisse de l'argent dans des campagnes de sensibilisation contre les opioïdes.

« J'ai lu la lettre que Sean a écrite, raconte Mme MacLeod. En tant que mère, j'étais absolument stupéfaite. Cela aurait pu être mon enfant. »



« Je me suis entretenu avec plusieurs familles de la région touchées par la crise, ajoute M. Brown. Ils ont besoin d'un gouvernement provincial qui prend des mesures urgentes. »

Et selon M. O'Leary, la solution à la crise se trouve dans une meilleure éducation.

« Les adolescents n'écoutent pas leurs parents. Quand on leur interdit de faire quelque chose, ils le font, explique le père de famille. C'est pourquoi il faut les éduquer et les sensibiliser encore plus tôt. »

Marika Bellavance, collaboration spéciale