«On entendait des hélicoptères sans arrêt»

L'artère des Champs-Élysés, très prisée des touristes, en plein coeur de Paris, a été bouclée et d'importantes forces de police ont été déployées dans le quartier. Un hélicoptère survolait la zone dans la soirée.

En voyage dans la capitale française, l'ex-conseillère municipale gatinoise Louise Poirier se promenait sur les Champs-Élysées à peine trois heures avant la fusillade qui a coûté la vie à un policier sur cette emblématique artère de Paris.


Elle était attablée avec des amis pour souper lorsque l'incident qualifié de «terroriste» par le président François Hollande s'est produit à quelques coins de rue. C'est d'abord en entendant les bruits venus du ciel que le groupe s'est d'abord interrogé sur ce qui se tramait à l'extérieur. 

«On a commencé à entendre des hélicoptères sans arrêt, mais au départ on s'est dit qu'avec les ambassades et le siège du gouvernement européen pas très loin, il y avait peut-être une visite d'un premier ministre. Nous nous sommes par la suite déplacés vers les téléviseurs pour regarder le débat des candidats à l'élection présidentielle française, mais ça a soudainement été interrompu puis on nous a montré des images des lieux de la fusillade. On s'est alors branché sur le web aussi. [...] On a entendu les hélicoptères tourner constamment pendant quelques heures, ça vient à peine de baisser en terme d'intensité», a-t-elle raconté lorsque jointe par Le Droit vers 23h, heure de Paris. 

Soutenant qu'elle se portait bien car elle a vécu l'événement de l'intérieur, la présidente de la Fondation Santé Gatineau soutient que malgré les circonstances, la panique ne semblait pas s'être emparée des gens qui circulaient dans les rues avoisinantes aux Champs-Élysées, du moins selon ce dont elle a été témoin. Elle non plus n'a pas cédé à la peur. 

«On s'est imaginé plein de scénarios, mais nous ne paniquions pas avec ça. Nous ne sommes pas sortis. De toute façon, je n'ai pas cette curiosité-là, je n'y tenais pas. On ne savait meme pas si l'assaillant était en fuite. À Paris, la sécurité est devenue omniprésente, mais quand quelqu'un frappe, on ne sait pas où ni quand. Ce sont des choses qui arrivent malheureusement trop souvent», dit celle qui rentrera au pays la semaine prochaine. 

Devant monter à bord d'un train à la gare de Montparnasse vendredi, Mme Poirier a dit espérer que tout puisse se dérouler normalement malgré cette tragédie. Elle se dit confiante que ce soit le cas puisque le peuple français n'a pas l'habitude de se laisser ébranler. 

Grande voyageuse, elle affirme ne pas être plus craintive que dans le passé. 

«Je suis une personne qui n'est pas tellement peureuse dans la vie. C'est clair que je fais des choix moins risqués et que j'évite certains pays, par exemple l'Égypte. Ce qui a changé, c'est que je sens que c'est plus lourd de voyager, avec toute la sécurité. Il n'y a pas un endroit à Paris où je ne dois pas montrer mon téléphone cellulaire ou encore ouvrir mon manteau ou mon sac à main. Il y a 10 ou 20 ans, on n'avait pas à faire ça», indique-t-elle