C'est ce que révèle un sondage Abacus Data Study mené auprès des inspecteurs de l'aviation, rendu public lundi par l'Association des pilotes fédéraux du Canada (APFC), à la veille de l'étude sur la sécurité aérienne que doit entreprendre le comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Le sondage, auquel 243 ou 64 % des membres de l'APFC ont répondu entre le 14 au 22 mars, révèle que la plupart des inspecteurs pilotes de Transports Canada n'ont pas piloté un vrai aéronef depuis plusieurs années, tandis que la vaste majorité rapporte qu'ils n'ont pas reçu la formation nécessaire pour le travail qu'ils doivent effectuer.
Basé sur l'état actuel de la sécurité aérienne au Canada, huit inspecteurs répondants sur dix (81 %) prévoient un accident d'aviation majeur dans un avenir proche.
Les opinions de ces experts démontrent que « la surveillance sur la sécurité aérienne de Transports Canada est en train de faire terriblement fausse route », estime le président national de l'APFC, le capitaine Greg McConnell.
Les inspecteurs soulignent que les compagnies sont responsables elles-mêmes d'établir le niveau acceptable du risque et de noter la performance de la surveillance sur la sécurité aérienne.
Selon l'APFC, en raison du lourd fardeau administratif qu'entraîne le Système de gestion de la sécurité de Transports Canada (SGS), les inspecteurs sont cloués au bureau, et investissent beaucoup de temps à vérifier les formalités administratives plutôt qu'à inspecter les aéronefs.