Dans la foulée de la pétition lancée ces dernières semaines par Vision Papineau, le conseil administratif du gouvernement régional a étudié au début du mois de mars la possibilité voulant que le préfet soit élu par la population plutôt que par les maires des municipalités.
La préfète de la MRC Papineau, Paulette Lalande, a confirmé devant le conseil des maires, mercredi soir, que cette formule ne serait pas envisagée pour le prochain mandat. La MRC de Papineau n'a d'abord reçu aucune demande formelle en ce sens et devait signifier avant la fin avril son intention au gouvernement du Québec d'aller vers ce mode de scrutin, a souligné Mme Lalande. L'échéancier et la question des coûts ont notamment joué dans la balance de ne pas lancer de débat sur la question, a affirmé l'élue.
« Dans le contexte où un changement comme celui-là est majeur, il faut prendre le temps d'y penser et de regarder les impacts. Tu ne peux pas prendre ce genre de décision en deux mois. Il y a aussi la question des coûts. Pour faire une élection d'un préfet au suffrage universel, ça coûte entre 80 000 $ et 100 000 $ et ce n'était pas prévu au budget », a indiqué celle qui a déjà annoncé qu'elle prendra sa retraite politique au terme du mandat actuel.
La semaine dernière, les maires de la MRC de Pontiac ont donné le feu vert afin que le prochain préfet du territoire soit élu au suffrage universel. La MRC de la Vallée-de-la-Gatineau utilise déjà cette façon de faire. Paulette Lalande soutient que ce modèle est malgré tout bien loin de faire l'unanimité au Québec.
« Sur les 84 MRC au Québec, il y en a 14 qui ont choisi que leur préfet soit élu par suffrage universel. Sur celles-ci, il y en a trois qui ont demandé de revenir à l'ancienne méthode, ce qui n'est pas possible une fois que c'est adopté. Le prochain conseil des maires aura quatre ans pour regarder cette question donc prenons le temps. »
« Une occasion ratée », dénonce Vision Papineau
Vision Papineau déplore pour sa part le « manque d'ouverture » du gouvernement régional. L'une des porte-parole du regroupement, Chantal Crête, reconnaît que l'échéancier était serré en vue du scrutin de novembre. La pétition lancé circulant depuis la dernière semaine de février dans la Petite-Nation visait surtout à jeter les bases d'un débat.
Le regroupement reproche cependant au gouvernement régional de ne pas avoir pris la balle au bond afin d'examiner plus en profondeur la question.
« Ne ne sommes pas surpris, mais nous sommes déçus qu'une décision aussi rapide ait été prise avant même qu'on prenne le pouls de la population. La MRC aurait pu profiter de l'occasion pour entreprendre une démarche sérieuse de réflexion. On aurait pu nous inviter à faire une présentation devant les maires. C'est un débat qui doit être fait et qui actuellement en cours dans plusieurs MRC du Québec », plaide Mme Crête.