Le projet de nature touristique, qui verrait l'installation de trottoirs et de quais flottants, a soulevé les passions dans la communauté. Le conseiller du quartier 2, Michel Gervais, et des citoyens s'opposent au règlement d'emprunt dans sa forme actuelle. Ceux-ci ne sont pas contre le projet en tant que tel, qui est parrainé par la Chambre de commerce de Wakefield. Ils croient plutôt que l'emprunt de la municipalité devrait être remboursé par une taxe d'amélioration locale pour le quartier Wakefield, et non par le budget général de la municipalité.
Quelque 685 personnes ont signé le registre demandant au conseil municipal de La Pêche de consulter les citoyens avant de procéder au règlement d'emprunt, qui a été adopté à la majorité par le conseil le 9 janvier.
Le Comité de citoyens de La Pêche considère que le projet est incomplet parce qu'il ne présente aucune prévision financière pour l'entretien des infrastructures, entre autres. Le conseil municipal de La Pêche a voté pour un règlement d'emprunt de 25 ans alors que la durée de vie de trottoirs en bois est d'environ 12 ans, a notamment plaidé le Comité. De plus, le projet ne comprend pas d'étude d'impact sur l'environnement ni d'étude de faisabilité.
« Nous ne voulons pas nuire aux gens de Wakefield qui, eux, y voient une belle opportunité. C'est un beau projet, mais, pour nous, il n'est pas assez complet. Si les gens de Wakefield le veulent, même s'il est incomplet, c'est leur choix. Mais nous, comme citoyens, nous ne voulons pas payer, nous ne voulons pas que le règlement d'emprunt nous concerne, nous ne voulons pas tous contribuer pour ce projet », a expliqué Annick Brazeau, vice-présidente du Comité de citoyens de La Pêche.
Mme Brazeau croit qu'il existe d'autres priorités sur le territoire, dont concernant le système d'égout.
« Il ne faut pas toujours que ce soit la municipalité qui investisse dans des projets pour développer notre communauté. Parfois, aussi, ça doit venir des entrepreneurs », a suggéré Mme Brazeau.
Le maire de La Pêche, Robert Bussières, a indiqué que la décision définitive pourrait être reportée à la prochaine réunion du conseil municipal. Trois options s'offrent au conseil : la tenue d'un référendum, l'annulation du projet ou une autre formule d'emprunt.
« Le rôle d'une municipalité est de s'investir pour apporter le plus de retombées, pour apporter plus de services dans sa communauté. On est là pour nos résidents, tout comme nos commerçants et nos industries. C'est un peu le rôle d'une municipalité de tenter, par différents moyens, de stimuler son économie », a précisé M. Bussières.
« Si on s'investit au niveau touristique, dans l'embellissement de berges en y ajoutant une promenade en bois, des quais publics pour donner accès à la rivière pour des kayaks et canots à l'ensemble de la communauté et des gens d'ailleurs, dans des bancs de parc, des fleurs et des arbustes pour embellir, ça peut créer des retombées économiques pour nos gens d'affaires », a expliqué le maire de La Pêche.
Le gouvernement fédéral a déjà confirmé une participation de 479 000 $ dans le projet évalué à environ un million $. La tenue d'un référendum coûterait 50 000 $.